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Percé: une redevance touristique qui divise

Le propriétaire de l’hôtel Au Pic de l’Aurore, Jean-François Gagné
Julie Côté / AGENCE QMI Le propriétaire de l’hôtel Au Pic de l’Aurore, Jean-François Gagné

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Le torchon brûle toujours entre plusieurs commerçants de Percé et l’administration municipale depuis l’instauration d’une redevance touristique en mai dernier. 

«Il y a des choses dans cette réglementation-là que la Ville nous demande de faire qui sont illégales», a soutenu Jean-François Gagné, porte-parole de comité de citoyens et de commerçants de Percé contre la redevance.

Ce que la Ville demande aux commerçants, c’est que chaque transaction de biens et services de plus de 20 $ effectuée à Percé par des non-résidents se voit majorée de 1 $. L’argent ainsi recueilli et transmis à la municipalité doit servir à éponger le fardeau fiscal des infrastructures consacrées à accueillir les visiteurs au village, estimé à 800 000 $.

La mairesse Cathy Poirier s’attendait à ajouter 1 million $ dans les coffres de la Ville, mais la mesure annoncé au début de la saison touristique n’a rapporté que 155 000 $.

La mairesse de Percé, Cathy Poirier, en compagnie du directeur général de la Ville, Jean-François Kacou
Capture d'écran fournie par la Ville de Percé 
La mairesse de Percé, Cathy Poirier, en compagnie du directeur général de la Ville, Jean-François Kacou

«C’est sûr qu’avec 54 commerces qui n’ont pas adhéré sur 123, c’est sûr qu’on n’a pas pu avoir le montant complet qu’on aurait pu obtenir», a souligné la mairesse, lors d’un entretien téléphonique avec l’Agence QMI. Les entreprises qui n’adhèrent pas à cette mesure s’exposent à des pénalités variant de 2000 $ à 4000 $ par jour.

Le tribunal devra trancher

Une trentaine de ces commerçants réfractaires à la nouvelle réglementation se sont adressés à la Cour supérieure au mois de juin pour contester sa validité, la jugeant abusive et déraisonnable.

«Ce qui m’a encore plus insulté dans toute cette affaire, c’est l’agressivité et l’insistance de la municipalité à mentionner le plus souvent possible qu’on s’expose à des grosses amendes et qu’on est des délinquants. C’est presque diffamatoire de nous identifier dans les médias comme ça, la personne qui va décider si on est délinquants, c’est le tribunal», a ajouté M. Gagné.

Malgré la forte opposition, la mairesse se dit toujours prête à collaborer pour convaincre d’autres entrepreneurs à adhérer à la mesure. «On a même embauché un consultant pour accompagner les commerçants dans l’application et il y a des commerçants qui ne l’ont pas laissé rentrer dans le local de rencontre», a-t-elle raconté.

Convaincus de son potentiel

En faveur de la redevance depuis son annonce initiale, l’un des commerçants se dit très satisfait du bilan de cette première année, malgré qu’il soit bien en deçà des attentes.

«C’est un premier pas vers l’avant», a dit Jean-François Nellis, propriétaire de la Microbrasserie Pit Caribou. «Si les autres peuvent finir par emboîter le pas et comprendre les besoins qui sont nécessaires à la ville de Percé, ça va être déjà un grand bonheur», a-t-il ajouté.

Jean-François Nellis
Julie Côté / AGENCE QMI
Jean-François Nellis

La cause devrait être entendue devant les tribunaux le 18 janvier.

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