Ullmark prend le contrôle
Moffet

Il est encore tôt pour parler du trophée Vézina, mais si on l’attribuait aujourd’hui, Linus Ullmark (Bruins) en serait assurément le gagnant. Il a ravi le premier rang de notre classement hebdomadaire à Connor Hellebuyck (Jets).
Ullmark (16-1-0/, 941/1,77) dominait dans toutes les catégories majeures avant le match d’hier, incluant un indice de constance de 83,3 %. C’est-à-dire un taux d’efficacité de ,900 en 15 départs sur 18. Il était dans une séquence rarissime de 11 départs consécutifs de ,900.
Le géant de 6 pi 5 po et 212 livres ne semble pas être au courant qu’il se marque plus de buts cette année. Il n’a pas reçu le mémo, puisqu’à 1,77, il est le seul portier avec 600 minutes de jeu à présenter une moyenne sous la barre de 2,00. À pareille date l’an dernier, il y en avait cinq.
L’ancien entraîneur des Bruins Bruce Cassidy a carrément coupé la poire en deux dans l’utilisation de ses cerbères en 2021-2022, accordant 39 départs à Jeremy Swayman et 39 à Ullmark. Tuukka Rask (vous vous souvenez de lui ?) en avait obtenu quatre en janvier avant d’annoncer sa retraite le 9 février.
Swayman a été blessé récemment, mais il a toute une côte à monter pour convaincre le nouvel entraîneur, Jim Montgomery, qu’il mérite un partage égal. À date, il n’a eu que trois départs de qualité sur huit et sa fiche globale est de 5-3-1/, 887/2,80.
Ullmark a pris le contrôle et on a beau souligner la belle responsabilité collective des Oursons, son taux d’efficacité est 3,2 % au-dessus des attentes selon la qualité des chances de l’opposition d’après Clear Sight Analytics. Swayman est à -1,30 %. Bref, donnons crédit à Ullmark.
Les « deux beagles »
Si la situation des gardiens s’éclaircit à Boston, elle a toujours été limpide à Tampa, où Andrei Vasilevskiy (16e) est roi et maître. C’est dans l’autre puissance de la division Atlantique, à Toronto, que ça devient intéressant.
Avec les succès de Matt Murray et d’Ilya Samsonov, on se demande si la théorie des deux beagles évoquée par Bernard Parent en 1967 ne serait pas la solution.
Dans les années 1960, le principe de l’alternance était nouveau et Parent avait noté que Terry Sawchuk et Johnny Bower en avaient profité pour conduire les Maple Leafs à la conquête de la coupe Stanley de 1967, leur dernière, faut-il rappeler.
Avide chasseur, Parent avait expliqué à un journaliste qu’il aimait la rotation dans laquelle il était impliqué avec Doug Favell chez les Flyers de 1967-1968. Le coloré « Bernie » avait illustré qu’il avait plus de chances d’attraper des lapins avec deux chiens beagle qu’avec un seul.
Efficaces à Toronto
Bon, Parent a éventuellement gagné la coupe en 1974 et en 1975 après des saisons de 73 et 68 matchs, mais ça, c’est une autre histoire. Toronto, c’est différent et à défaut de miser sur un Parent, l’entraîneur actuel des Leafs, Sheldon Keefe, aurait peut-être intérêt à garder ses deux « beagles » sur un pied d’alerte.
Ils font le boulot. Depuis le 15 octobre et avant le match d’hier, Samsonov et Murray étaient les gardiens les plus efficaces derrière Ullmark avec des fiches respectives de 7-2-0/, 934/1,86 et 7-0-2/, 933/2,33. Murray (6e) est entré dans notre top 10 cette semaine. Il manque quatre minutes de jeu à Samsonov pour y apparaître. Les deux ont subi des blessures, mais ils se sont bien relevés.
Nos trois étoiles
Nos trois étoiles depuis notre dernière publication, le 7 décembre, sont Charlie Lindgren, (Capitals/3-0-0/, 954/1,34), Igor Shesterkin (Rangers/3-0-0/, 948/1,61) et Linus Ullmark (Bruins/2-0-0/, 981/0,50). Lindgren a profité de la blessure de Darcy Kuemper pour entrer dans le groupe des gardiens réguliers (600 minutes et plus) et se hisser au 24e rang. Shesterkin (9e) retrouve sa forme.