L’Assomption: une éducatrice coupable de voies de fait sur quatre enfants
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La propriétaire d'une garderie de L'Assomption a été reconnue coupable de voies de fait sur quatre enfants dont elle avait la garde, jeudi, au palais de justice de Joliette.
Les jeunes victimes, dont l’identité est protégée par une ordonnance de la cour, sont toutes des enfants de moins de 4 ans.
Najah Sahli a entre autres été trouvée coupable d'avoir mis ses jambes sur celles d'un enfant qui chantait «Au clair de la lune» pendant la sieste et de l'avoir secoué par les épaules en lui criant de s'arrêter.
Elle a aussi soulevé par les aisselles un enfant de 18 mois qui s'était levé pendant une sieste, pour le laisser retomber sur son matelas à partir d'une hauteur de 30 centimètres, avant d'appuyer une partie de son corps sur les jambes de l’enfant et de pousser sur ses épaules à quatre ou cinq reprises en lui criant «là, tu dors».
À une autre reprise, elle a saisi par le bras au niveau du coude un enfant de 3 ans qui s'était déplacé de son matelas, le transportant dans les airs jusqu'à la salle de bain sans que ses pieds ne touchent le sol. Durant le procès, une des témoins a dit avoir entendu un bruit comme si elle avait laissé tomber l'enfant par terre.
Ces faits pour lesquels Najah Sahli a été reconnue coupable se sont déroulés entre avril 2019 et juillet 2020.
Au cours de son procès, trois de ses anciennes employées ont témoigné contre elle et décrit les gestes de violence commis à l’endroit des enfants.
La prévenue faisait face au départ à des accusations de voies de fait sur cinq enfants. Elle a tout nié, mais le juge Claude Lachapelle ne l'a pas crue et l'a déclarée coupable de quatre chefs sur cinq. La preuve apportée par la Couronne n’a pas convaincu le magistrat que l'accusée aurait empêché de respirer un des enfants lorsqu'elle lui a mis la main sur le nez et la bouche parce qu'il pleurait, entretenant ainsi chez lui un doute quant au fait que la contrainte appliquée par l’accusée était déraisonnable. Najah Sahli a donc été acquittée sur ce chef d'accusation.
«Le Code criminel à son article 43 reconnaît que: [la] personne qui remplace le [parent], est fondée à employer la force pour corriger [...] un enfant, [...], confié à ses soins, pourvu que la force ne dépasse pas la mesure raisonnable dans les circonstances», a rappelé le juge dans son jugement.
Bien que la Couronne n'ait pas non plus réussi à convaincre le juge Lachapelle que les autres gestes se seraient produits à plusieurs reprises, il s'est dit convaincu qu'ils se sont produits au moins une fois.