Le chemin Roxham: un symbole de l’échec du «caquisme», dit PSPP
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Le chemin Roxham est un symbole de l’échec du fédéralisme et du «caquisme», clame le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, à la veille d’une rencontre au sommet entre les premiers ministres François Legault et Justin Trudeau.
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Pour le chef du Parti québécois, c’est par absence de volonté politique que les libéraux de Justin Trudeau tardent à suspendre l'Entente sur les tiers pays sûrs, au cœur de la situation qui perdure au chemin Roxham.
Depuis 2016, c’est à cet endroit, tout près de Saint-Bernard-de-Lacolle, que sont observés la quasi-totalité des passages irréguliers entre le Canada et les États-Unis.
Devant la presse parlementaire, mercredi, le premier ministre François Legault a rapporté que, depuis le début de l’année, déjà plus de 36 000 personnes l’ont emprunté. Ce chiffre pourrait avoisiner les 50 000 d’ici la fin de l’année.
Estimant qu’il s’agit d’un sujet «vraiment urgent», M. Legault a assuré que le sujet sera à l’ordre du jour de sa rencontre avec son homologue fédéral, vendredi, à Montréal.
Il s’agira de leur première rencontre officielle depuis l’élection du 3 octobre. Les deux premiers ministres avaient échangé brièvement en marge du Sommet de la Francophonie, en Tunisie, en se promettant de remettre la partie à la mi-décembre.
Obligation de résultat
Reconduit au pouvoir pour un deuxième mandat, «François Legault a une obligation de résultat», considère le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui réclame un plan concret de fermeture du chemin Roxham accompagné d’un échéancier.
«C’est François Legault qui vient de nous dire qu’un mandat fort lui permettrait de faire plier Justin Trudeau [...] François Legault a ce fardeau-là. S’il nous dit que le fédéralisme fonctionne et qu’on est capable de faire des gains dans le Canada, à un moment donné, il a l’obligation de livrer», a plaidé le chef péquiste, sur QUB radio.
Scepticisme
Le député de Camille-Laurin demeure toutefois très sceptique quant aux gains que M. Legault pourrait obtenir dans ce dossier, comme dans plusieurs autres.
«S’il n’obtient aucun engagement de la part du fédéral, ce qui, entre vous et moi, est le scénario le plus probable, bien il devra arriver avec son plan de match. C’est-à-dire comment il va utiliser les pouvoirs dont il dispose pour mettre fin à cette situation-là.»
Tant qu’il reste ouvert, le chemin Roxham illustre l’échec du fédéralisme, selon le chef du Parti québécois, voire «un symbole de l’échec du caquisme, qui prétendait une espèce d’autonomisme, qui nous permettrait de régler les problèmes à l’intérieur du Canada», a expliqué le député de Camille-Laurin, en ciblant la Coalition avenir Québec.
«On cherche toujours les gains substantiels qui étaient promis par le fédéralisme de François Legault. Évidemment qu’au Parti québécois, on veut le talonner là-dessus», a prévenu Paul St-Pierre Plamondon, de passage à l’émission Là-haut sur la colline.
«Scandale libéral»
Le chef péquiste qualifie par ailleurs de «scandale libéral» le fait qu’un donateur du Parti libéral du Canada (PLC) ait obtenu, de gré à gré, pour plus de 28 M$ de contrats avec Ottawa pour l’aménagement et la location de locaux situés à proximité du chemin Roxham.
En entrevue, M. St-Pierre Plamondon a fait un lien entre cette affaire et le scandale des commandites. «Ç'a toutes les caractéristiques du modus operandi libéral fédéral: c’est-à-dire récompenser des donateurs et des proches du parti dans des opérations très lucratives, qui ultimement, visent à affaiblir le Québec. C’était le cas pour les commandites, ça ressemble étrangement à ça», a lancé le député de Camille-Laurin.