Protection du sud du Québec: des organismes de conservation réclament 750 M$
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Devant l’urgence de protéger le sud du Québec, une coalition d’organismes environnementaux espère obtenir 750 M$ pour réaliser plus de 1000 projets de protection de milieux naturels.
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«On a fait nos preuves [...] On ne demande qu’une chose, c’est de pouvoir aller encore plus loin, et d’en faire encore plus pour la nature et les collectivités», a déclaré Mélanie Lelièvre, directrice générale du Corridor appalachien, qui s'affaire à protéger la région des Montagnes vertes, entre le Québec et les États-Unis.
Ses revendications étaient appuyées par plus de 70 organismes de conservation réunies en conférence de presse ce matin ainsi que plusieurs élus municipaux.
Depuis des années, ces regroupements sont parvenus à protéger plus de 71 000 hectares à perpétuité près de la population dans le sud du Québec, particulièrement menacé par le développement.
Ils espèrent maintenant obtenir 300 M$ du gouvernement du Canada et 300 M$ provenant du «plan Nature» du gouvernement du Québec, et d’autres fonds du privé pour concrétiser plus de 1000 projets.
Leur expertise sera essentielle si le Québec veut atteindre son objectif répété pendant la COP15 de protéger 30 % de son territoire d’ici 2030, ont-ils plaidé.
«Nous sommes d’excellents acteurs pour travailler avec les propriétaires en terre privée, ce qui est la majorité des cas dans le sud de la province», estime Mme Lelièvre, en soulignant la souplesse et la vision à long terme de ses partenaires.
La coalition espère entre autres agrandir à raison de 500 hectares par année la Réserve naturelle des montagnes vertes.
Longues démarches
Tout cet argent ne servira pas qu’à acquérir des terres privées, mais aussi à faire du démarchage auprès des propriétaires, des inventaires écologiques, et à payer les salaires des avocats, notaires et arpenteurs impliqués dans la transaction, énumère Mélanie Lelièvre.
Preuve de la complexité des démarches, des projets de conservation prennent souvent 5, 10, voire même 15 ans à se concrétiser.
«Et oui, on veut acheter les terrains, mais on veut aussi les maintenir», ajoute Véronique Vermette, présidente du Réseau de milieux naturels protégés.
Des représentants du projet « Accélérer la conservation dans le sud du Québec » ont aussi souligné l’importance de réformer la législation concernant l’aménagement du territoire et la protection des espèces menacées pour leur faciliter la tâche.