La Ville de Québec débourse 12 M$ pour acheter l’îlot Saint-Vincent-de-Paul
Coup d'oeil sur cet article
La saga sur l’avenir de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul, au sommet de la côte d’Abraham, tire à sa fin. La Ville de Québec a conclu une entente avec l’homme d’affaires Jacques Robitaille pour lui acheter ses terrains au coût de 12 M$.
Les élus du comité exécutif recommanderont d’entériner le «règlement à l’amiable» pour mettre un terme à une chicane médiatisée et judiciarisée qui s’éternisait. La Ville compte développer le site avec une nouvelle offre de logements.
Des démarches avaient été entamées en 2017 pour acquérir ce terrain stratégique qui abritait autrefois le patro et l’église Saint-Vincent-de-Paul, démolie en 2010. Les procédures d’expropriation avaient été officiellement lancées à la fin de l’année 2018.
L’ex-maire Régis Labeaume menait la charge. Il s’opposait à un projet d’hôtel de dix étages et avait brandi la menace d’exproprier M. Robitaille dès 2014, déplorant l’usage «illégal» d’un stationnement sur son terrain vacant. «On ne peut pas laisser un terrain aussi laid que ça en plein milieu de la ville», avait-il critiqué à l’époque.
Beaucoup plus que la valeur au rôle
Le montant de 12 M$ – nettement supérieur au montant d’environ de 4,8 M$ inscrit au rôle d’évaluation municipale – sera remis «en guise d’indemnité globale d’expropriation» aux Immeubles Jacques Robitaille, a-t-on annoncé par voie de communiqué vendredi.
Précisons que la Ville, avec cette somme, met aussi la main par la même occasion sur le terrain de l’ancien garage situé tout près, au 780 côte d’Abraham. Ce dernier était évalué à 655 000 $. Le bâtiment sera démoli pour «laisser place au futur projet». Une consultation publique sera organisée en 2023 sur l’avenir du site. Les détails seront dévoilés en début d’année.
«Laissé vacant depuis des années, l’endroit présente un fort potentiel puisqu’il trône au sommet de la côte d’Abraham en plus d’être situé le long du trajet du tramway. La Ville a la volonté de procéder au réaménagement de ce terrain stratégique et d’utiliser l’espace notamment pour en faire des logements», peut-on lire dans le communiqué.
Une «victoire» pour les citoyens
Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste n’a pas tardé à réagir, saluant une «victoire historique pour la mobilisation citoyenne». La situation du logement est «problématique» dans le quartier, a-t-il insisté, et les besoins sont criants, selon le porte-parole du Compop Vincent Baillargeon.
«Le Comité populaire continuera son travail dans les prochains mois et lors des consultations pour que le projet final représente les intérêts des résidents et résidentes du faubourg avec un parc, du logement social et un jardin communautaire», a-t-il ajouté.