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Essai: vieillir, la belle affaire!

J’ai 72 ans maman/Suis-je vieux pour autant
Photo fournie par Éditions Art global

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André Provencher, l’auteur de ce récit autobiographique, a eu un parcours atypique. Salarié à douze ans – garçon d’épicerie, pompiste, laveur d’autos, commis au cinéma du village –, il est retourné aux études à 33 ans, puis est devenu marathonien à l’âge de la retraite. Entre-temps, il a exercé de nombreux métiers à des postes de direction, à TVA et chez Gesca, deux entreprises concurrentielles. 

Dans cet ouvrage, qu’il qualifie « d’acte thérapeutique », il se rappelle les passages clés de sa vie professionnelle, pour mieux aller de l’avant, car l’âge de la retraite n’a pas encore sonné. Pas question, donc, de marquer un indéterminé temps d’arrêt, même si des vents contraires semblent lui indiquer le chemin de la sortie dans un de ces « parcs à vieillards ».

La pandémie de la COVID-19 a été une dure épreuve à traverser, surtout pour les personnes âgées qui en ont pris pour leur rhume, confie-t-il, « subissant les sarcasmes et les humiliations sur les réseaux sociaux, qui sont allés jusqu’à les rabaisser au rang de déchets sociaux ». Ils coûtent cher à la société et ne créent plus de valeur, entend-on de plus en plus, comme s’il valait mieux les laisser mourir sans les soigner, parce que, de toute façon... Ces sentiments honteux perdurent encore aujourd’hui malheureusement, même après la fin de la pandémie, et ont façonné chez plus d’un une sorte de paranoïa nocive.

Des modèles et des mentors

Provencher, qui se définit comme « un jeune-vieux actif et alerte », n’a que faire de ces sarcasmes, lui qui carbure au super sans-plomb depuis sa jeunesse pour aller encore et toujours plus haut. C’est ainsi qu’il a débuté dans le monde des médias, comme touche-à-tout : journaliste, reporter, photographe, maquettiste, vendeur de pub, débordant d’enthousiasme et apprenant sur le tas, comme on dit. 

C’est qu’il s’est toujours trouvé, sur son chemin, des anges gardiens, des femmes et des hommes inspirants qui lui ont servi de modèles et de mentors. « Je dois à toutes ces personnes d’avoir été les architectes conscients ou inconscients de mon destin de gestionnaire et de dirigeant. Des hommes et des femmes qui m’auront tout appris et dont je cherche encore à m’inspirer. » 

Provencher raconte comment, à TVA, il a réussi à briser les stéréotypes concernant les classifications de publics selon les strates d’âge et par sexe. Il a plutôt travaillé « à partir de valeurs socioculturelles partagées par la communauté francophone et francophile du Québec ». Parmi ces valeurs-clés, on retrouve l’empathie, l’authenticité, la simplicité, la bonne humeur, la spontanéité et la générosité.

Relever des défis

Il rappelle la prise de bec entre Denise Bombardier et l’animatrice Marie-Louise Arsenault qui lui avait demandé à brûle-pourpoint : « à quel âge cesse-t-on d’être pertinent ? » Dans le contexte de la pandémie, où l’on pointait du doigt les vieux comme responsables de nos malheurs, la question avait de quoi choquer. « Le timing n’était pas le mieux choisi pour tenter d’établir un rapport entre l’âge et la pertinence. Pour moi qui vivais déjà dans le doute et l’angoisse à l’approche de mon 72e anniversaire, j’étais sous le choc. Tétanisé, sans voix », conclut-il.

Le moment charnière de la carrière médiatique de Provencher fut sans contredit la restructuration de Télé-Métropole qui deviendra TVA, avec l’acquisition de l’entreprise par Vidéotron et André Chagnon. 

C’est à cette occasion qu’il rencontre son mentor Michel Chamberland, qui l’invitera « à relever des défis critiques à ses côtés, et d’apprivoiser les clés de la réussite à travers une gestion créative, responsable et rigoureuse [...] J’ai appris avec lui les fondements stratégiques et opérationnels d’une chaîne de télévision, qui reposent bien davantage sur le flair et l’instinct que sur la recherche sociale au moyen de sondages et de statistiques avancées ».

Le nom d’André Provencher fut associé pendant longtemps aux transformations médiatiques et télévisuelles des trente dernières années. « Ma principale fierté a toujours été de mettre en place des stratégies et des pratiques d’affai-res gagnantes pour les patrons et les entreprises qui me proposaient ces défis », dit-il. Il vogue maintenant vent debout à la tête de la maison d’édition Art global, qu’il veut relancer avec toute la passion qu’on lui connaît. Je lui souhaite la meilleure des chances. 

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