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De grands efforts à prévoir pour respecter un accord de la COP15

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Et si le Canada et le Québec respectaient en tous points la plus récente ébauche de l’accord de la COP15 sur la biodiversité? Voici quelques exemples des efforts nécessaires d'ici 2030 pour y arriver, selon des spécialistes.  

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PROTÉGER 30% DES TERRES ET DES EAUX

Photo d'archives, Sarah Bélisle

Cible 3

«On est loin du compte», prévient d’emblée Anne-Céline Guyon, chargée de projet chez Nature Québec. À ce jour, le Canada a protégé 13,5% de son territoire terrestre et 13,9% de ses eaux, bien loin de la cible de 30% d’ici 2030. 

«Le défi sera de cibler les territoires avec une haute valeur écologique», commente le professeur à HEC Montréal Yves Plourde, qui s’intéresse aux enjeux internationaux en environnement.

Par ailleurs, les experts consultés estiment que les annonces d’investissements de centaines de millions du fédéral et du provincial depuis le début du sommet sont encourageantes, mais qu’elles ne suffiront pas à protéger 30% du pays. 

Tous évoquent l’importance de se concentrer sur la protection du sud, menacé par l’étalement urbain et l’appétit des industries.

Néanmoins, l’ouverture du ministre de l’Environnement Steven Guilbeault à une loi qui contiendrait ces cibles de protection du territoire est bien accueillie.

Et les récentes annonces de nouvelles aires protégées d’initiative autochtone vont aussi dans le même sens que le texte discuté à la COP15. 


RÉDUIRE DE MOITIÉ LE RISQUE POSÉ PAR LES PESTICIDES

Photo d'archives

Cible 7

La plus récente version du Cadre mondial proposé par la Chine prévoit la réduction de moitié du risque posé par les pesticides, plutôt que la réduction de leur usage envisagée au départ. 

Le changement déçoit Anne-Céline Guyon, de Nature Québec, qui souligne que cet objectif est moins contraignant et difficilement mesurable.

Si le Canada n’a aucune cible officielle de réduction de l’usage des pesticides, le Québec souhaite réduire les risques de 40% pour la santé et l’environnement et son usage de 500 000 kg/année avant 2030.

«Maintenant, ça sera à la société civile de s’appuyer sur le Cadre mondial pour demander des changements à grande échelle», entrevoit Mme Guyon. 

  •  Écoutez l'entrevue de Benoit Dutrizac avec Marie-Josée Béliveau, Chargée de campagne Alimentation et nature à Greenpeace Canada sur QUB radio : 


CONTRIBUER À RÉDUIRE LES SUBVENTIONS NÉFASTES À LA BIODIVERSITÉ DE 500 G$ / ANNÉE À L'ÉCHELLE MONDIALE

Photo d'archives, Agence QMI

Cible 18 

Comme bien d’autres pays, le Canada subventionne des industries néfastes à la biodiversité.

«Ce n’est pas qu’il faut tout arrêter, mais si les activités de ces entreprises ne sont pas soutenables sans les subventions, il faudra repenser [leur modèle d’affaires]», croit Katrine Turgeon, professeure d’écologie aquatique à l’Université du Québec en Outaouais, en mentionnant l’exemple des pêcheries.

Le professeur en management Yves Plourde évoque pour sa part les incitatifs auxquels ont droit les minières et les pétrolières, et même les subventions indirectes à l’usage de l’automobile, qu’il faudra réévaluer. 

«Au lieu de financer l’agriculture intensive on devrait se tourner plutôt vers l’agriculture biologique», soutient également Anne-Céline Guyon, de Nature Québec. 


RÉDUIRE D’AU MOINS 50% L’INTRODUCTION D’ESPÈCES ENVAHISSANTES

Photo Adobe Stock

Cible 6

«Je crois que ce sera possible avec les nouveaux outils comme l’ADN environnemental et la science citoyenne», estime la professeure Katrine Turgeon. 

Mais pour y arriver, les mots d’ordre des prochaines années devront être «détection, détection, détection» et «sensibilisation», selon elle.

Quant à l’élimination des espèces envahissantes évoquée dans le texte, la lutte s’annonce féroce. «Une fois que l’espèce est arrivée, c’est presque une guerre perdue», soupire la spécialiste des milieux aquatiques.

Elle pense à plusieurs espèces envahissantes qui nuisent déjà à la flore et à la faune de notre pays: l’agrile du frêne, le phragmite, les moules zébrées... 


RÉGÉNÉRER 30% DES ÉCOSYSTÈMES DÉGRADÉS

Cible 2

Au Québec, les territoires dégradés prennent la forme de carrières ou de mines abandonnées, de friches industrielles aux sols contaminés ou encore de terres agricoles épuisées. 

«On a des politiques pour les réhabiliter, mais elles sont soit méconnues, soit insuffisantes», évalue Yves Plourde, professeur en management à HEC Montréal. 

On peut penser à la loi sur la conservation des milieux humides, selon laquelle les promoteurs qui en détruisent doivent payer une compensation qui servira à recréer le même genre de milieu naturel ailleurs. 

La Presse révélait récemment que moins de 3% des 100 millions de $ récoltés depuis l’entrée en vigueur de cette loi ont été utilisés pour recréer ou réhabiliter des milieux humides. 

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