WorkJam: une croissance de 100% en un an et ce n’est que le début
WorkJam vient de boucler un financement de 68M$ pour grandir encore plus vite
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Après avoir séduit 46 pays, la techno québécoise WorkJam, leader mondial en environnement de travail numérique pour les employés de première ligne, se lance à la conquête du Canada.
L’entreprise fondée il y a huit ans connaît une croissance spectaculaire. Son chiffre d’affaires a augmenté de 100 % dans la dernière année et l’objectif est aussi élevé en 2023. WorkJam vient de récolter la rondelette somme de 68 M$ en quatrième ronde de financement, avec Inovia Capital et le Fonds de solidarité FTQ comme principaux partenaires.
« J’ai vu beaucoup d’entreprises technos au Québec et à Montréal être rachetées trop vite par des fonds américains. Garder ça dans la famille, garder ça au Québec, avoir une success-story québécoise, c’est important pour moi. Je suis né à Montréal et j’y ai grandi et je veux créer des emplois ici », affirme le président et chef de la direction Steven Kramer en entrevue au Journal.
Peu d’entreprises parviennent ces temps-ci à trouver autant de fonds pour se développer. WorkJam attire les investisseurs parce qu’elle est menée par des entrepreneurs expérimentés qui proposent des solutions révolutionnaires aux secteurs manufacturiers, du commerce de détail et de l’hôtellerie, notamment. La plateforme permet d’orchestrer la force de travail en quatre piliers : gestion des horaires, communication, gestion de tâches et formation. Elle a séduit des employeurs tels que Couche-Tard, American Eagle Outfitters, Shell et Hilton.
Une petite révolution
Les entreprises peuvent se servir de WorkJam pour communiquer en plus de 40 langues avec tous leurs employés et ceux-ci peuvent participer à la conversation. Rien de tel n’existait dans les secteurs d’activités concernés. Les employés de première ligne étaient auparavant confinés aux messages textes et à What’s App.
« Ils ne voyaient jamais au-delà des quatre murs de la succursale où ils travaillaient. Nous leur permettons de comprendre toute l’organisation. Ça crée une culture et ça donne un sentiment de valorisation au travail », observe M. Kramer.
Les employés peuvent se servir de la plateforme pour échanger des quarts de travail ou même en accepter d’autres dans une autre succursale. L’employeur y gagne parce qu’il peut faire moins d’embauches pour combler ses besoins. Les employés, eux, obtiennent une voix, des opportunités de développement et des possibilités de gagner plus d’argent.
« C’est ce qui nous fait sourire chaque jour : on peaufine une technologie qui a de la valeur pour tous. C’est rare ! Ce n’est pas comme mettre en place un système de comptabilité qui va sauver de l’argent à une compagnie, mais qui ne rendra pas les gens plus contents de travailler pour l’entreprise », dit l’entrepreneur qui est âgé de 47 ans.
À l’assaut du « ROC »
Grâce à WorkJam, des gens qui devaient auparavant combiner trois boulots pour joindre les deux bouts peuvent maintenant rester avec un seul employeur en travaillant dans plus d’une succursale, à des heures qui leur conviennent mieux.
Cofondateur d’ICongo avec son père, Steven Kramer a eu l’idée de WorkJam en discutant avec d’autres dirigeants, aux prises avec un fort roulement de personnel et des difficultés à orchestrer le travail.
« Nous avons commencé aux États-Unis, puis en Australie. Au début, nous avons senti que le marché canadien n’était pas tout à fait prêt pour notre technologie, mais en 2023, on se concentre sur le Canada », explique-t-il, ajoutant que l’expansion se poursuivra aussi aux États-Unis, en Europe et en Asie du Sud-Est.
« On a huit ans et notre histoire ne fait que commencer ! » dit le père de trois adolescents.
WorkJam en bref
- Croissance de 100 % en 2022
- 300 employés
- Présence dans 46 pays
- Fondée en 2014
- Financement à ce jour : 120 M$ US