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États-Unis: quand la politique tue

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Photo Agence QMI, Joël Lemay

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Alors qu’encore une fois les projecteurs sont braqués sur Donald Trump, j’ai pensé partager le contenu d’une étude récente liée à la gestion de la pandémie aux États-Unis. 

COVID et politique

Plusieurs médias américains relayaient dès la fin de la semaine dernière les données recueillies par une épidémiologiste de la T.H. Chan School of Public Health de l’Université Harvard. Le fruit du travail de Nancy Greiner et de son équipe a été publié le 16 novembre par la revue médicale The Lancet.

Les chercheurs se sont penchés sur les liens potentiels entre l’idéologie politique des dirigeants des États américains et les possibles retombées sur la gestion de la pandémie.

Mme Greiner se défend vigoureusement d’être partisane et souligne plutôt la rareté des études sur le sujet. Elle insiste d’ailleurs sur l’affirmation qui suit: on ne doit pas faire de politique sur le dos de la pandémie.

La grande coupable identifiée dans les résultats est la polarisation du discours. On devrait donc conclure que les deux grandes formations politiques peuvent être pointées du doigt. Cependant, s’il est vrai que démoniser l’adversaire a un prix, les républicains et les conservateurs ressortent plus amochés de l’exercice que les démocrates ou les progressistes.

Les faits ont la vie dure

Parmi les États qui présentent les moins bons résultats depuis plus de deux ans, on retrouve ceux qui sont gérés par un tiercé républicain: des États qui sont dirigés par un gouverneur républicain et deux chambres à majorité républicaine.

Le taux de mortalité de ces États est supérieur de 11% à la moyenne nationale. Il peut même grimper à 26% de plus que la même moyenne si en plus d’être dirigés par des républicains, les habitants se définissent majoritairement comme conservateurs.

De plus, parmi les victimes, on retrouve majoritairement des Blancs, électeurs privilégiés de la formation républicaine. Les chercheurs affirment que les chiffres liés à la gestion des urgences sont similaires à ceux enregistrés pour la mortalité.

Avant d’isoler l’idéologie ou l’appartenance à une formation politique comme variable importante, l’équipe en a également évalué d’autres comme: la couleur de la peau (vous vous souvenez peut-être que les Noirs étaient les plus touchés au début de la pandémie), les conditions sociales ou la seule question du revenu.

Si ces résultats vous étonnent ou si vous doutez des intentions de l’équipe de Greiner, sachez que ce n’est pas la première étude qui fait ressortir l’importance de l’attitude et des gestes des politiciens. Je vous suggère cette étude disponible sur le site de Think Global Health.

Des voisins moins en santé

Quand on compare l’espérance de vie des Américains (76 ans) à celle des Québécois (83 ans), on ne peut faire autrement que de s’interroger. Notre puissant voisin soigne bien les mieux nantis, mais la gestion de la santé publique souffre beaucoup des nombreuses mailles de son filet social et de la politisation des enjeux.

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