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Trudeau se cherche moins qu’avant

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Ça faisait longtemps qu’on avait vu le Justin Trudeau qu’on a vu en entrevues de fin d’année.

Un Justin Trudeau qui a des choses à dire.

Sur la santé : il pense qu’une entente est possible en 2023. Par contre, il ne veut pas de rencontre avec les premiers ministres des provinces tant qu’il n’y a pas d’entente.

C’est déjà plus que ce qu’il a dit sur le sujet au cours des dernières années.

Sur le chemin Roxham : il est sur le point de conclure une entente avec les Américains pour refouler les migrants qui traversent la frontière de manière irrégulière.

Ça change du cambouis politique qu’il nous a livré au cours des dernières années.

Enfin, il comprend que personne n’est à l’aise avec le chemin Roxham, que Québec n’en peut plus des coûts financier et humain. Les demandeurs d’asile qui respectent les règles y voient un passe-droit, et ceux qui traversent la frontière sont souvent laissés à eux-mêmes trop longtemps.

Tant mieux alors si ça se règle en 2023 !

Enfin un adversaire

Le premier ministre semble avoir retrouvé la motivation de continuer.

Il n’a pas envie de replonger le pays en élection l’année prochaine.

Il n’a pas envie de quitter son poste.

Et il a de bonnes raisons de rester, dont Pierre Poilievre.

Le nouveau chef conservateur incarne l’ennemi parfait pour Justin Trudeau. Il est à l’opposé de tout ce que Justin Trudeau propose et pense.

Les libéraux n’ont cessé de rappeler ses faux pas, comme les bitcoins et les camionneurs.

M. Trudeau a besoin de nourrir cette peur-là, mais ce n’est pas tout ce qui le motive.

Un nouveau fédéralisme?

Pour Ottawa et les élites canadiennes, le vrai gouvernement, c’est le fédéral. C’est lui qui doit s’occuper des dossiers majeurs.

Selon eux, le bon papa fédéral supervise ses petites provinces et leur dit quoi faire ! On n’est pas dans le partage des pouvoirs.

Pour y arriver, le gouvernement fédéral a un levier extraordinaire : l’argent.

En retenant les transferts en santé aux provinces ou en imposant des conditions, il impose sa vision.

Quand Justin Trudeau parle de créer un nouvel organisme fédéral-provincial, une nouvelle bébelle bureaucratique, pour collecter les données et les analyser, il faut s’inquiéter.

Pas juste de la bureaucratie, mais à cause de son éventuel pouvoir de faire plier les provinces.

Changer sans changer

Ce serait un outil de plus pour que Justin Trudeau puisse gérer le Canada.

Son travail : donner les orientations et dicter la voie à suivre. Les provinces n’auront pas le choix de suivre et de s’occuper de la gestion.

Une nouvelle forme de fédéralisme totalement centralisée, sans rouvrir la Constitution – parce que Justin Trudeau n’a pas l’intention d’y toucher.

La vraie question est de savoir s’il arrivera à imposer sa vision et transformer le Canada, ou si comme son père il alimentera des mouvements nationalistes un peu partout au pays.

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