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Sanction disciplinaire: l'Université Laval invitée à revoir une décision

Sanction disciplinaire: l'Université Laval invitée à revoir une décision
Photo d'archives Daniel Mallard

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La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université a dénoncé vendredi une sanction disciplinaire infligée par l’Université Laval à un de ses professeurs à la suite d’une intervention publique de ce dernier.

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université a dénoncé vendredi une sanction disciplinaire infligée par l’Université Laval à un de ses professeurs à la suite d’une intervention publique de ce dernier.

«L'Université Laval doit rectifier le tir afin de respecter la Loi sur la liberté académique en milieu universitaire», a martelé la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) dans un communiqué.

Patrick Provost, qui enseigne à l’Université Laval en microbiologie-infectiologie et immunologie, aurait été suspendu le 14 juin dernier pour huit semaines après avoir envoyé un courriel à ses collègues les invitant à amorcer un débat sur la vaccination, selon ce qu’avait rapporté le journal «Le Soleil».

Un grief avait alors été déposé par le Syndicat des professeurs et professeures de l'Université Laval (SPUL).

«Après analyse de cette plainte, le Comité d'expert.es [...] a jugé que l'Université Laval n'a pas respecté la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire dans ce dossier», peut-on lire dans le communiqué.

Car selon la Loi sur la liberté académique en milieu universitaire (LLU), les professeurs doivent avoir le droit «d'exprimer [leur] opinion sur la société et sur une institution, y compris l'établissement duquel la personne relève, ainsi que sur toute doctrine, tout dogme ou toute opinion», a-t-il cité.

La Fédération a également dénoncé le processus de décision qui a été confié à un comité disciplinaire sous la responsabilité directe de l’employeur, ce qui n’a pas permis d’effectuer une évaluation «impartiale» et «indépendante», selon elle.

«Qui plus est, en s'arrogeant le droit de juger toute intervention publique effectuée par des professeur.es, l'Université Laval a adopté une posture qui soumet la liberté universitaire du professeur-chercheur au droit de gérance de l'employeur», a-t-elle ajouté par écrit.

La Fédération a ainsi invité l’Université à revoir sa décision.

L’Université Laval a indiqué que le dossier suivait son cours et qu’elle n’avait aucun commentaire à ajouter pour le moment.

«Toutes les personnes à l’Université Laval peuvent faire de la recherche sur les thématiques qui les intéressent. La variété des thématiques de recherche fait partie de la richesse de notre université», a mentionné par courriel Andrée-Anne Stewart, directrice adjointe – relations publiques et protocole de l’Université Laval.

«Tous les membres du corps professoral peuvent s'impliquer dans les débats publics et porter un éclairage sur les enjeux de société. Ils peuvent communiquer publiquement la science, exprimer leurs avis et opinions scientifiques, peu importe la tribune ou le moyen, en autant que leurs propos scientifiques s’appuient sur la science et sur des processus scientifiques reconnus dans le respect des politiques et règlements en vigueur à l'Université Laval», a-t-elle ajouté.

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