Il y a un peu du Québec chez nos voisins du sud et vice versa
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Si notre culture a été influencée au contact des Premières Nations, par la culture des premiers colons français, puis par les changements apportés par le conquérant britannique, l’influence de la culture américaine est indéniable.
Notre relation est historique et elle s’inscrit dans notre américanité. Les exemples foisonnent dans la musique, la danse, la littérature, la radio, la télévision ou le cinéma. La liste est longue, mais en voici quelques-uns.
Liés malgré les différences
Que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, John F. Kennedy a marqué les esprits. Sa présidence fut brève (1961-1963), mais le premier catholique à accéder à la présidence, leader charismatique et incarnant le changement, a gagné le cœur de nombreux Québécois.
Les coureurs des bois ont façonné notre histoire et l’expertise des Canadiens français était reconnue chez les Américains. Après l’achat du territoire de la Louisiane en 1803, Thomas Jefferson confia à Lewis et Clark les commandes d’une expédition qui devait les mener de l’autre côté du continent.
Si pour les Américains tout ce qui se trouve à l’ouest du Missouri est une terra incognita, il en va autrement pour les Canadiens français qu’on a recrutés dans les premiers postes croisés par l’expédition, ayant des noms comme Saint-Charles ou La Charrette.
Existe-t-il un exemple plus éloquent de notre américanité que celui illustré sur la pièce commémorative du bicentenaire de l’expédition ? On y voit Sacagawea, l’interprète amérindienne, qui porte sur son dos le jeune Jean-Baptiste, fruit de sa relation avec un des Canadiens français de l’expédition, Toussaint Charbonneau.
S’il vous arrive de visiter les plages du Maine ou les villes de la Nouvelle-Angleterre, du Massachusetts au Rhode Island, vous avez sûrement remarqué les noms à consonance francophone. C’est qu’il y a « un peu de nous autres » dans le Nord-Est américain. Que ce soit dans la seconde portion du 19e siècle ou dans la première du 20e, la révolution industrielle a attiré au sud de la frontière de nombreux francophones.
Partagées entre le désir de la survivance et celui de l’assimilation, résilientes face à la discrimination, des générations de Franco-Américains se sont ajoutées au creuset américain. Le fils d’un de ces migrants, Aram Pothier, se hissera au rang de gouverneur du Rhode Island.
Même en sol québécois, la présence américaine, actuelle ou passée, est perceptible. Par exemple, le visiteur le plus prestigieux de la région de Charlevoix fut probablement l’ancien président William Howard Taft (1909-1913). Celui pour qui l’air de Pointe-au-Pic « enivre autant que du champagne » a passé une quarantaine d’étés dans son refuge estival jusqu’à sa mort en 1930.
Une citation qui résume tout
C’est probablement à John F. Kennedy que nous devons la meilleure description de notre relation : «La géographie a fait de nous des voisins. L’histoire a fait de nous des amis. L’économie a fait de nous des partenaires. Et la nécessité a fait de nous des alliés. Que nul ne tente de diviser ceux que la nature a ainsi réunis. Ce qui nous unit est de loin supérieur à ce qui nous divise.»