Que nous réserve 2023: le réseau de l'éducation retient son souffle
Les acteurs sont impatients de savoir quelles seront les priorités du nouveau ministre
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Que nous réserve 2023 en éducation ? Avec l’arrivée de Bernard Drainville à la tête du ministère de l’Éducation, plusieurs retiennent leur souffle, impatients de savoir quelles solutions seront mises en place pour rafistoler le réseau scolaire alors que l’éducation est censée être « la priorité des priorités » du gouvernement Legault.
Encore des écoles en piteux état
Malgré les sommes investies dans les dernières années, plus de la moitié des écoles sont toujours en mauvais état. Un nombre record ont même dû être démolies puisque ces bâtiments étaient trop mal en point pour être rénovés. En campagne électorale, le gouvernement Legault a promis d’injecter 2 milliards de plus que prévu pour rénover les bâtiments, pour un total de 9 milliards $. Reste à voir si la pénurie de main-d’œuvre viendra ralentir les chantiers. Les travaux correctifs entourant la présence de plomb dans l’eau ne sont d’ailleurs pas terminés dans toutes les écoles, alors que des inquiétudes persistent concernant la qualité de l’air. Des lecteurs de C02 ont été installés dans toutes les classes, mais la solution repose encore principalement sur l’ouverture des fenêtres, déplorent les syndicats d’enseignants.
Pénurie d’enseignants et de personnel scolaire
Tout au cours de l’automne, la pénurie de personnel scolaire a fait la manchette. Des centaines de postes d’enseignants, de professionnels et de personnel de soutien sont toujours vacants, ce qui a des impacts bien concrets sur les services offerts aux élèves. Pressé de toutes parts, le ministre Drainville a déjà indiqué qu’il s’agit de son « plus gros défi professionnel ». Des cadres scolaires espèrent que Québec donne le feu vert à une formation plus courte pour devenir enseignant, alors que les universités refusent d’aller de l’avant avec une formation au rabais. Des directeurs d’école espèrent de leur côté davantage de souplesse de leur part afin de permettre aux futurs profs de travailler dans les écoles pendant leur formation universitaire.
Négociations dans le réseau scolaire
Les conventions collectives arrivent à échéance ce printemps dans le réseau scolaire et les attentes sont grandes. Pour contrer la pénurie, les syndicats réclament des hausses de salaire, mais aussi de meilleures conditions de travail. Les enseignants demandent notamment une diminution du nombre d’élèves dans les groupes les plus difficiles pour alléger leur tâche. Des moyens de pression pourraient se mettre en branle d’ici la fin de l’année scolaire, selon l’avancement des discussions à la table de négociation.
Aider les élèves en difficulté
Les retards d’apprentissages causés par la pandémie sont bien réels et, dans les écoles, plusieurs dénoncent le manque de services pour aider les élèves en difficulté. Plusieurs parents sont forcés de se tourner vers le privé, à grands frais, pour donner un coup de pouce à leur enfant. En campagne électorale, le gouvernement Legault a promis de bonifier le programme de tutorat dans les écoles et de créer une plate-forme virtuelle qui permettra aux élèves d’obtenir des services à distance, peu importe leur lieu de résidence. Pendant ce temps, une réforme du financement pour les services aux élèves en difficulté se met lentement en branle, ce qui ne fait toutefois pas l’unanimité.
École à trois vitesses
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a rapidement indiqué à son arrivée à l’Assemblée nationale qu’il n’avait aucune intention de s’attaquer à l’école à trois vitesses. Or les inégalités engendrées par l’école privée, les programmes particuliers sélectifs dans les écoles publiques et les classes ordinaires sont dénoncées haut et fort depuis déjà plusieurs années par des acteurs du milieu de l’éducation et de la société civile. Le ministre Drainville a de son côté indiqué qu’il voulait augmenter l’offre de programmes particuliers en sports, en arts ou en sciences, par exemple. Reste à voir si ces programmes demeureront réservés aux élèves qui ont les meilleures notes.