Poutine tombera-t-il, lui aussi, d’une fenêtre?
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Les oligarques russes qui critiquent l'invasion de l'Ukraine par Poutine ont tendance à mourir en tombant de fenêtres ouvertes ou dans d'autres circonstances étranges.
La semaine dernière, Pavel Antov, un politicien russe, est mort, chutant d'une fenêtre d’hôtel, alors qu'il était en vacances en Inde. La BBC a rapporté qu'il avait critiqué la guerre de Poutine en Ukraine en disant à propos d'une attaque de missiles russes contre Kyïv qu'il était «extrêmement difficile d'appeler cela autre chose que de la terreur». Il y a deux semaines, le collègue d'Antov, Vladimir Budanov, 61 ans, est décédé d'une crise cardiaque dans le même hôtel.
En septembre, Ravil Maganov, le président du géant pétrolier russe Lukoil, est mort en tombant d'une fenêtre d'hôpital à Moscou: il avait exprimé «ses plus profondes inquiétudes concernant les événements tragiques en Ukraine».
Et il y en a d'autres. Mais la mort de loin la plus bizarre d’oligarques russes a été celle d'Alexandre Soubbotine en mai. Son corps a été retrouvé dans le sous-sol de la maison d'un chaman en banlieue de Moscou, utilisé, selon l'agence TASS, pour des «rituels vaudous jamaïcains».
Est-ce une simple coïncidence, cette succession d'oligarques russes critiques de Poutine qui meurent dans des circonstances suspectes? De quoi, en tout cas, activer les méninges de conspirationnistes.
Poutine: grosses pertes, mais pas de victoire
Plus Poutine s’acharne et refuse de quitter l'Ukraine, plus ce sera difficile de le faire. Alors que les alliés de l’Ukraine deviennent plus unis et efficaces dans leur aide militaire fournie à Kyïv contre Poutine, le soutien des oligarques de son entourage vacille.
Ils perçoivent sa faiblesse grandissante et se positionnent pour l’après-Poutine, manœuvrant déjà les uns contre les autres. Poutine ressent son impopularité grandissante. La purge par «chute de fenêtre» est un avertissement morbide destiné à effrayer ses adversaires.
Mais les personnes qui sont tuées ont des amis et des familles influentes qui ne pardonneront pas au tyran. Ainsi, Poutine sera contraint de s’engager dans un syndrome de purges et de répressions rendant la situation encore plus volatile.
Le tragique précédent de février 1917
Alors que Poutine poursuit obstinément ses attaques sanglantes et infructueuses contre l'Ukraine, l'opposition au sein de son armée de conscrits, traités comme de la «chair à canon», se développe. Ça me rappelle le soulèvement des soldats russes de la révolution de Février de 1917, qui a conduit à la révolution bolchévique.
En pensant qu'il pourrait facilement conquérir l'Ukraine, Poutine a fait une erreur monumentale. Il doit être chassé du pouvoir et la Russie doit être vaincue pour que ses futurs dirigeants y réfléchissent à deux fois avant d'envahir les pays voisins jadis annexés de gré ou de force par l’empire tsariste ou l’URSS.
Cela ne peut que mal se terminer pour Poutine, pour la Russie et peut-être pour tout le monde.