Arrêt cardiaque: les chances de survie de Damar Hamlin sont bonnes, estime un expert
L’intervention rapide des secours aide beaucoup le sort de Hamlin
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Le monde du football retient toujours son souffle dans l’attente de nouvelles sur l’état de santé du maraudeur des Bills Damar Hamlin, victime d’un arrêt cardiaque sur le terrain lundi soir. Des experts sont optimistes, d’autres préoccupés.
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« En théorie, son cœur a été ramené à la normale. Donc, on aurait dû s’attendre à ce qu’il se sente bien. Plus de 12 heures après l’accident, on ne devrait pas entendre qu’il soit encore dans un état critique. On peut se demander s’il n’a pas eu une contusion cardiaque ou un autre problème comme une anomalie congénitale jamais détectée », s’inquiète Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur de médecine à l’Université de Montréal, en entrevue avec QUB Radio.
La scène troublante survenue en plein premier quart du duel attendu entre les Bills et les Bengals à Cincinnati a marqué non seulement la NFL, mais a aussi fait réagir des intervenants médicaux de tous les horizons sur les différents réseaux sociaux.
Thérapeute du sport agréé, ainsi que chargé de projet à l’UQTR en thérapie du sport et soins d’urgence avancés en milieu sportif, Marc-Antoine Doré croit que les chances de survie de Hamlin sont bonnes puisqu’il a été pris en charge et réanimé rapidement.
« Le fait qu’il y ait eu un retour de pouls sur le terrain, c’est de loin la meilleure nouvelle. Les gens qui sont réanimés le sont normalement à l’intérieur des trois premiers chocs, donc en dedans de six minutes. On parle ici de neuf minutes, ce qui n’est pas loin de la norme.
« Il s’agit d’un jeune homme en santé, qui a une bonne oxygénation. Est-ce qu’il y aura des conséquences ? C’est dur à dire, mais j’aurais tendance à dire que non. Ils l’ont aussi intubé sur le terrain, ce qui aide à oxygéner le cerveau », a-t-il affirmé en entrevue au Journal.
- Écoutez l'entrevue avec Jean-Claude Tardif à l’émission de Marc-André Leclerc diffusée en direct via QUB radio :
Possible commotion cardiaque
Lundi soir, plusieurs intervenants médicaux ont évoqué une possible commotion cardiaque, soit une arythmie qui interrompt la circulation du sang vers le cerveau, entraînant du même coup un manque d’oxygène.
C’est une hypothèse qui semble plausible dans le cas du joueur de 24 ans, selon Marc-Antoine Doré.
Si c’est bien le cas, il y a lieu d’être en confiance.
« Normalement, les pronostics sont très bons. Un arrêt cardiaque dans la population en général, les chances de survie sont entre 8 et 12 %. En médecine sportive, le taux varie de 40 à 100 %, selon les événements. L’intervention des thérapeutes est arrivée en moins d’une minute. La RCR a été faite sur place, l’ambulance est arrivée en dedans de quatre minutes », a-t-il expliqué.
- Écoutez l’entrevue avec le Dr Alain Vadeboncoeur à l’émission de Marie Montpetit via QUB radio:
Pas de lien avec le football
M. Doré siège également au comité responsable de revoir la formation de secourisme en football au Québec pour la saison 2023. Il assure qu’il ne faut tracer aucun lien entre la nature violente des contacts au football et l’incident survenu.
« Je collabore depuis neuf ans à la formation de secourisme en football au Québec et je n’ai jamais entendu parler d’un arrêt cardiaque au football. Dans les statistiques américaines, on parle d’une trentaine de cas annuellement à travers tous les États-Unis. Ça reste un chiffre infiniment petit et lié à des conditions préexistantes.
« Il n’y a pas de lien à faire entre la violence au football et l’arrêt cardiaque survenu hier [lundi]. Il y a plus de commotions cardiaques au baseball qu’au football. Ça arrive aussi beaucoup plus souvent dans les sports comme le karaté, le hockey et le soccer », a-t-il souligné.