Mont-Sainte-Anne: la RBQ demande plus d’informations avant un feu vert
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Mauvaise nouvelle pour les skieurs fébriles de dévaler les pentes du Mont-Sainte-Anne, la station n’a pas encore été en mesure de répondre à toutes les exigences de la RBQ qui a ordonné l’arrêt de cinq remontées le 16 décembre.
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La station est fermée depuis la chute d’une télécabine le 10 décembre.
Dans son ordonnance du 16 décembre, la RBQ exigeait une expertise sur les raisons de la défaillance de l’équipement et une attestation de sécurité.
Elle demandait aussi des inspections des trois autres remontées débrayables. Enfin, pour les cinq remontées, elle voulait un plan de formation et l’application de ce plan aux employés.
Dans un communiqué envoyé aujourd’hui à ses abonnés, le Mont-Saint-Anne indique que la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a requis davantage d’informations avant la poursuite du processus qui permettra éventuellement à la station de ski de rouvrir.
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Depuis le jour de l’An
La décision de la RBQ est en fait tombée le 1er janvier. Par courriel, elle a expliqué au Journal avoir à ce moment «complété l’analyse de la documentation fournie par le MSA, les 24 et 30 décembre, ainsi que l’analyse de la demande du MSA de lever l’ordonnance.»
Analyse qui «conclut que le travail du MSA pour répondre aux exigences de l’ordonnance doit se poursuivre», ajoute la RBQ.
La Régie a souligné trois éléments manquants. «Un rapport d’analyse de l’équipement visant à déterminer les causes de l’accident incluant des explications sur le dysfonctionnement de l’attache et recommander les correctifs appropriés; former le personnel adéquatement à propos de l’ensemble des paramètres exigés dans l’ordonnance; pendre les dispositions nécessaires dans ses procédures de travail afin qu’un incident n’arrive plus.»
La RBQ mentionne qu’en date du 4 janvier 14h, elle n’avait pas l’ensemble des réponses à ses demandes.
Toujours au travail
Le Journal n’a pas été en mesure d’obtenir les réactions d’un représentant du Mont-Sainte-Anne avant publication.
Dans son communiqué, la station écrit que des «experts indépendants ont travaillé sans relâche pour réviser toutes les procédures d’exploitation dans le but d’assurer la sécurité des opérations (...) Des formations théoriques et pratiques ont eu lieu la semaine dernière sous la supervision d’un ingénieur chargé de projet.»
Enfin, le Mont-Sainte-Anne assure que le travail se poursuit «afin de fournir les précisions demandées dans les meilleurs délais et des compléments de formation sont en cours pour approfondir certains aspects de la reformation des équipes.»
Des abonnés mécontents
De nombreux abonnés de soir au Mont-Sainte-Anne se plaignent de ne pas pouvoir se faire rembourser comme les abonnés de jour en ont la possibilité.
Depuis le 17 décembre, le Mont-Sainte-Anne offre trois options à ses abonnés de jour, dont le remboursement intégral.
Cependant, les skieurs de soirée n’ont pas droit à ces options comme le dit ce message transféré au Journal par un abonné.
«Pour la passe de soirée, il n’y a présentement pas de plan de compensation d’établi. (...) le ski de soirée sera disponible dès le retour en opération de la station et le ski de soirée est disponible tous les jours à la Station touristique Stoneham. Une fois le plan de retour confirmé, nous communiquerons avec vous pour la suite des choses», mentionne le message.
Pas question!
Un seul type d’abonnement de soirée est offert qui donne la possibilité de skier tant à Stoneham qu’au Mont-Sainte-Anne.
Mais plusieurs utilisateurs pour qui de skier à Stoneham n’est pas une solution se sentent lésés.
«Je demeure à 5 minutes du Mont. Je considère que présentement, on ne m’offre pas le service au même titre que les autres abonnés. Je devrais avoir le choix de me faire rembourser ou non mon abonnement de soirée», peste Mélanie Renaud.
«Nous avons choisi l’abonnement de soir au MSA pour sa proximité à cinq minutes de la maison. Nous avions la chance d’aller skier les soirs d’école ainsi que le samedi. Ce n’est plus une double montagne comme nous l’avons acheté, mais une simple montagne à 45 minutes de notre domicile. Ça ne fonctionne juste pas avec des jeunes enfants», a expliqué une mère ayant requis l’anonymat, dont l’abonnement pour la famille de quatre a coûté 1122$.
«Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de consignes sur la table alors que je n'ai pas pu profiter de la montagne depuis le 26 décembre le soir avec ma famille ? Ça m’a coûté 657$ plus taxes et la direction n’est même pas capable de me donner l’heure juste sur quelconque compensation ou remboursement? C’est déplorable!», a pour sa part déclaré Frédérick Dion par courriel au Journal.
L’achalandage
Rémi Laberge, abonné de soir depuis quelques années, dit comprendre que les remboursements ne soient pas offerts pour la période avant le 26 décembre, date à laquelle débute le ski de soirée au Mont-Saint-Anne.
«Je commence la saison à Stoneham, mais j’aime beaucoup mieux skier au Mont-Sainte-Anne. Savoir que le Mont ne serait pas ouvert pendant toute une année, je ne garderai pas ma passe de soir, j’irais au Relais (Lac-Beauport)», lance-t-il.
«Je suis conscient qu’on est privilégié parce que les billets de soirée coûtent 300$, c’est encore peu dispendieux même s’ils ont augmenté de 66% en trois ans. Oui on peut aller à Stoneham, mais l’abonnement inclut les deux montagnes. On paye pour un service qu’on n’a pas, peu importe le coût de l’abonnement. À Stoneham, avec l’achalandage les soirs de semaine, ça ne m’intéresse pas vraiment», ajoute M. Laberge, qui habite à une distance égale des deux centres.