Faut-il payer les familles pour s’installer en région?
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Dans l’espoir de freiner le déclin des populations en région, le gouvernement japonais augmente la mise pour convaincre des familles de Tokyo à déménager loin de la métropole.
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Il offre désormais un million de yens, soit l’équivalent de 10 000$ par enfant aux familles qui partiront de Tokyo pour s’installer en région. La mesure incitative précédente, selon The Guardian, était de 300 000 yens et d’autres aides financières pouvaient atteindre trois millions de yens, soit 30 000$.
La population de la métropole a baissé pour la première fois l’an dernier, surtout en raison des décès liés à la pandémie, mais les élus estiment devoir poser des actions pour encourager les Japonais à s’installer dans des zones rurales où le vieillissement et le déclin entraînent un dépeuplement.
Au Québec, des municipalités en zone dévitalisée offrent parfois des avantages financiers pour attirer des familles chez elles, mais on n’a pas encore vu de tels gestes de la part du gouvernement provincial ou fédéral. Dans Bellechasse, par exemple, la municipalité de Saint-Philémon s’est dotée d’une politique domiciliaire très avantageuse. Les familles qui déménagent là-bas peuvent recevoir jusqu’à 500$ par personne dans une période de cinq ans, en plus d’obtenir une exemption de droit de mutation et un crédit de taxes foncières de 30%, jusqu’à concurrence de 500$ par année pendant cinq ans. La politique a été établie en 2012, alors que la population avait décliné de 21% dans les 25 années précédentes.
Saint-Damien-de-Buckland, la municipalité voisine de Saint-Philémon, offre pour sa part 10 000$ à un propriétaire qui construit une résidence sur un terrain desservi par la municipalité.
Au Japon, quelque 1300 municipalités, soit environ 80% des municipalités du pays, sont ciblées par la politique gouvernementale et elles paieront pour la moitié des avantages financiers offerts. Pour pouvoir profiter de l’aide, les familles devront habiter en région pour au moins cinq ans, sans quoi elles devront rembourser l’aide reçue. Par ailleurs, au moins un membre de chaque famille devra travailler ou planifier le démarrage d’une entreprise.
L’objectif du gouvernement japonais est double: revitaliser les régions et réduire la pression sur la demande en services publics dans la région métropolitaine de Tokyo, la plus peuplée au monde, avec 35 millions d’habitants.
Les incitatifs à la relocalisation en région ont commencé il y a trois ans et ont bénéficié à 1184 familles en 2021, comparativement à 79 en 2019. D’ici 2027, il est espéré que 10 000 familles de Tokyo adoptent les régions rurales.
Les prévisions démographiques vers 2065 font état d’une baisse de 30% de la population japonaise, qui passerait de 125 millions à 88 millions en raison d’un faible taux de natalité.