Décès près du chemin Roxham: mort en allant rejoindre son épouse
Le migrant a tenté de traverser les douanes illégalement par le chemin Roxham, mais ne s’est jamais rendu
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Le migrant d’origine haïtienne vivant à Montréal qui a perdu la vie cette semaine, frigorifié sur le chemin Roxham, tentait de rejoindre illégalement son épouse aux États-Unis.
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« Mon mari m’a laissée toute seule. Je n’ai rien. Seulement l’enfant », a soufflé au bout du fil Guenda Filius, qui demeure à Naples, en Floride, aux États-Unis.
Vendredi, la dame de 41 ans qui parle créole pleurait son mari, Fritznel Richard, avec qui elle a un jeune enfant. Celui-ci serait aussi père d’un autre enfant en Haïti.
L’homme de 44 ans a été découvert mercredi dernier par un hélicoptère des autorités américaines. Celui-ci survolait le chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, près des États-Unis.
Le corps gelé du père de famille a été trouvé dans un petit boisé à proximité du chemin qu’empruntent chaque année de nombreux immigrants sans papiers.
L’hélicoptère a d’ailleurs dû être utilisé pour le rapatrier, car les sentiers n’auraient pas permis le passage de voitures ou de véhicules tout terrain.
- Écoutez la chronique de Steve E. Fortin via QUB radio :
Résident de Montréal
Le migrant d’origine haïtienne habitait depuis juillet un modeste appartement de la rue Ouimet, dans Saint-Laurent, à Montréal, alors que sa famille se trouverait en partie aux États-Unis.
Des voisins ont raconté au Journal avoir déjà vu une femme et un bambin vivre avec lui, mais ceux-ci n’étaient plus dans le décor depuis plusieurs mois. Plusieurs d’entre eux ont décrit M. Richard comme un homme fort sympathique, lorsqu’ils le croisaient dans l’immeuble.
On ignore pour l’instant pourquoi il habitait dans la métropole, mais il avait selon nos informations un statut de réfugié valide au Canada.
Cela expliquerait d’ailleurs pourquoi il a emprunté cette route illégalement.
Dans la nuit du 26 décembre dernier, M. Richard aurait appelé son épouse qui était vraisemblablement aux États-Unis, lui disant qu’il allait venir la rejoindre, toujours selon nos sources.
Il avait froid
Durant son périple, l’immigrant aventureux aurait avoué à sa douce qu’il avait très froid, puis la ligne téléphonique aurait coupé, a-t-on appris.
Paniquée, Mme Filius aurait alors elle-même contacté la police de Montréal pour rapporter la disparition de son mari.
La Sûreté du Québec (SQ) et la Gendarmerie royale du Canada ont rapidement été impliquées dans les recherches qui ont duré deux journées entières.
Le 29 décembre dernier, des informations laissant croire que M. Richard avait réussi à entrer aux États-Unis ont cependant mis un terme aux recherches.
La SQ a confirmé vendredi qu’aucune trace de violence n’avait été constatée sur le corps du défunt. Il serait mort de cause naturelle. Le dossier a depuis été transmis au Bureau du coroner qui fait enquête.
« L’hypothèse privilégiée et la plus plausible est l’hypothermie, mais rien n’écarte que le coroner dise autre chose », a affirmé Louis-Philippe Ruel, porte-parole de la SQ.
Message politique
Sur LinkedIn, M. Richard se présente comme un professionnel du soutien technique, détenant un diplôme universitaire en administration des affaires. Il aurait aussi fait ses études secondaires dans une école située à Miami, en Floride, au milieu des années 90.
Dans une vidéo publiée le 22 décembre dernier sur Facebook, M. Richard a lancé un message politique : « Haïti, arrêtez la violence, laissez les enfants aller à l’école », disait-il en créole.
– Avec la collaboration d’Erika Aubin et de Philippe Langlois
