L’Université Laval en désaccord avec les appels de candidatures excluant les hommes blancs
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La direction de l’Université Laval est en désaccord avec les règles imposées par Ottawa qui l’a forcée à exclure les hommes blancs de certains appels de candidatures pour de prestigieux postes en recherche et assure qu’elle «revendique» un changement des règles auprès du fédéral.
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Des étudiants qui ont dénoncé récemment la situation sur la place publique considèrent toutefois que la direction pourrait être plus proactive à ce chapitre.
Le vice-recteur François Gélineau, qui est notamment responsable des politiques en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI), a clarifié la position de l’établissement à la sortie d’une rencontre avec ces étudiants lundi en fin d’après-midi.
M. Gélineau affirme faire le «même constat» que les représentants de six associations étudiantes en science qui ont écrit récemment au Programme des chaires de recherche du Canada pour dénoncer l’exclusion des hommes blancs d’appels de candidatures en raison des cibles imposées aux universités en matière de représentation, une approche «malsaine et réductrice» selon eux.
De son côté, le vice-recteur a précisé que lorsque l’Université Laval «a le choix», le recrutement est basé sur les critères «d’excellence». Ce n’est qu’«à compétence égale» qu’un groupe sous-représenté est privilégié.
Depuis cinq ans, 97% des embauches ont été faites sur cette base alors que seulement 12 postes ont été pourvus lors de «concours réservés» dans le cadre du programme fédéral, a ajouté M. Gélineau.
L’an dernier, des appels de candidatures de l’Université Laval pour des chaires de recherche du Canada (CRC) avaient soulevé la controverse, puisque seules les candidatures de femmes, d’Autochtones, de personnes en situation de handicap et de celles appartenant aux minorités visibles pouvaient être retenues afin d’accroître la représentativité de ces groupes, pouvait-on lire dans le document.
L’établissement universitaire avait expliqué que ces critères avaient été mis en place pour se conformer aux exigences du fédéral, qui fixe des cibles à atteindre pour chaque établissement universitaire en matière de représentativité.
Des cibles à modifier
Le vice-recteur assure être en constantes discussions avec Ottawa afin que ces cibles soient modifiées pour refléter davantage la réalité de Québec, où la part de la population issue de l’immigration est moins importante que dans d’autres villes canadiennes.
«On a des échanges avec les différents ordres de gouvernement pour qu’on reconnaisse notre réalité et qu’on adapte les mesures», a indiqué M. Gélineau.
De leur côté, les étudiants François Plamondon et Louis-Joseph Brouillard sont sortis «très satisfaits» de leur rencontre avec la direction, agréablement surpris de constater que la direction de l’UL n’endosse pas les quotas imposés par Ottawa.
Ils ne se font toutefois pas d’illusion et ont peu d’espoir que de réels changements se produisent. «On n’a pas tout à fait la même définition de "tenir son bout"», a laissé tomber M. Brouillard.
Les étudiants auraient aimé que l’Université Laval conteste plus vigoureusement les règles imposées par le fédéral sur la place publique par une «prise de position claire».