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Nomination de McCarthy: on a bien failli assister à une foire d’empoigne

Nomination de McCarthy: on a bien failli assister à une foire d’empoigne
Getty Images via AFP

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Depuis mercredi dernier, j’ai commenté à maintes reprises les aléas d’un parcours pour lequel on ne trouve d’équivalent qu’avant la guerre de Sécession de 1861-1865. J’y reviens une dernière fois.

L’ère du vide

Si les bras de fer sont fréquents lors de la nomination d’un ou une speaker, le tout se déroule habituellement derrière des portes closes. 

Ce qui rend la nomination de McCarthy aussi spectaculaire, c’est que nous avons assisté à toute la saga en direct, les caméras du réseau C-SPAN ne dissimulant rien. 

Nomination de McCarthy: on a bien failli assister à une foire d’empoigne
Getty Images via AFP

C’est ainsi qu’on a pu assister à des moments disgracieux entre membres d’une même formation politique. Encore un peu et nous étions témoins d’une véritable foire d’empoigne. 

Au fil des 15 tours, j’ai brièvement espéré que nous pourrions assister à un réel exercice démocratique. La vingtaine de mutins, dûment élus, détenaient la balance du pouvoir. Pourquoi ne pas l’utiliser pour pousser des politiques qui leur sont chères? C’est ce qu’ont fait certains d’entre eux.

Les autres? Opportunistes, comme bien des membres des deux formations, ils tentaient d’arracher des postes convoités. Moins nobles cependant, ils ont monnayé leur «résistance» sur les réseaux sociaux en relançant des campagnes de financement.

Pour cette nouvelle fournée d’élus inspirés de la manière Trump, peu importe les motifs, l’important est d’attirer l’attention. 

La politique autrement

Pour quelques résistants très conservateurs, on comptait donc des représentants d’une nouvelle «manière de faire de la politique». Entre l’accumulation de clics et la mise en scène de chaque geste, on semble se diriger vers un nouveau type d’influenceurs ou à la naissance de la téléréalité politique.

Parmi les anti-McCarthy on retrouve des élus comme Paulina Luna, Lauren Boebert ou Matt Gaetz. Membres de la même confrérie: tout dans le style et bien peu dans la substance.

Voici à titre d’exemple, une publicité qui met en vedette Paulina Luna, recrue républicaine que les observateurs surveillent: 

Lauren Boebert, elle aussi obsédée des armes, n’a pas hésité à sombrer dans le racisme pour s’en prendre à une élue démocrate de confession musulmane. 

Matt Gaetz n’est pas en reste et ses premières journées de janvier ont été occupées par un tourbillon de «nouvelles» saugrenues. Il a d’abord été associé à une relation intime avec sa collègue Luna, elle-même visée par des accusations de sorcellerie par un autre candidat conservateur. Ce candidat est lié, ça ne s’invente pas, au tristement célèbre Roger Stone.

Entraînée malgré elle dans ce tourbillon, Paulina Luna affirme avoir été harcelée sexuellement. Je rappelle au passage qu’en 2021, elle avait précédemment accusé ses rivaux de planifier son assassinat.

Je n’évoquerais pas ces vulgaires potins si ce n’est du fait qu’ils révèlent deux réalités importantes. La première est que nous avons la confirmation que se défaire du trumpisme nécessitera plus qu’un cycle électoral. La seconde est que pour parvenir à ses fins, McCarthy a dû céder aux pressions d’éléments incontrôlables de sa formation. Il devra maintenant l’assumer.

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