Démission-surprise de la PDG d’Hydro-Québec

Moins de trois ans après son entrée en poste, la grande patronne d’Hydro-Québec a causé la surprise hier en annonçant son départ le 11 avril prochain. Si elle assure partir en bons termes avec le ministre Fitzgibbon, Sophie Brochu fait rêver des libéraux à la recherche d’un nouveau chef.  

• À lire aussi: Une foule de chantiers lancés durant un règne mouvementé

• À lire aussi: Démission de Sophie Brochu: Fitzgibbon a gagné, Legault a perdu

• À lire aussi: Brochu jure qu’elle ne s’en va pas à cause de Fitzgibbon

Moins de trois ans après son entrée en poste, la grande patronne d’Hydro-Québec a causé toute une surprise mardi dernier en annonçant son départ le 11 avril prochain. Si elle assure partir en bons termes avec le ministre Fitzgibbon, Sophie Brochu fait rêver des libéraux à la recherche d’un nouveau chef.   

La présidente-directrice générale d’Hydro-Québec avait émis des réserves l’automne dernier, au moment où le premier ministre s’apprêtait à confier au ministre Pierre Fitzgibbon à la fois les portefeuilles de l’Économie et de l’Énergie. 

Le Québec, prévenait-elle, ne doit pas devenir le «magasin à une piasse» de l’électricité pour attirer des entreprises étrangères. 

Mais M^me Brochu avait nié les rumeurs de démission, lors d’une entrevue au 98,5 FM. «Tant que le cadre de gouvernance à l’intérieur du gouvernement [et] d’Hydro-Québec est sain, pis qu’on est capable de faire valoir les grandes prérogatives du besoin du système énergétique, je vais être là», avait-elle déclaré à l’animateur Paul Arcand. 

• Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :

Pas de chicane

Mardi, M^me Brochu a justifié son départ hâtif – son mandat aura été un des plus courts depuis les années 1970 – en expliquant qu’elle était venue prêter main-forte au gouvernement Legault durant la pandémie. 

Une source à Québec affirme d’ailleurs que les supposés désaccords entre la PDG et le ministre Fitzgibbon relèvent d’une «enflure» médiatique. «Les deux s’entendent bien», assure-t-on. «On n’est jamais allés contre le plan stratégique d’Hydro-Québec. Il n’y a pas d’acrimonie.» 

Lors d’une rencontre virtuelle avec ses employés, Sophie Brochu leur a affirmé que son départ n’était pas lié à la nomination du «super-ministre». «Je vais régler une affaire tout de suite: ce n’est pas parce que je ne m’entends pas avec Pierre Fitzgibbon que j’ai pris cette décision-là. Ce n’est pas parce que ça ne va pas bien avec le gouvernement que j’ai pris cette décision-là», a-t-elle déclaré. 

Son départ coïncidera avec celui de la présidente du conseil d’administration, Jacynthe Côté, qui ira occuper les mêmes fonctions à la Banque Royale. 

Elle ferme la porte à la politique

Chose certaine, l’ex-patronne d’Énergir serait accueillie à bras ouverts si elle se portait candidate dans l’éventuelle course à la chefferie du Parti libéral du Québec. Un ancien ministre de l’ère Couillard a parlé hier d’un «coup de circuit» si le parti parvenait à l’attirer, tandis qu’un ancien collègue souligne qu’elle présente «un profil équilibré entre développement économique et environnement» qui en ferait une candidate de choix. 

«M^me Brochu est une femme très solide. Elle serait une candidature prestigieuse mais, par-dessus tout, le parti a besoin d’une course pour véritablement se reconstruire», a pour sa part commenté l’ex-ministre libérale Christine St-Pierre. 

Mais la principale intéressée a fermé la porte à la politique, sur les ondes de TVA Nouvelles hier soir. «Jamais», a-t-elle assuré. 

Avec la collaboration de Geneviève Lajoie