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Biden marque dans son filet

Le président américain Joe Biden
Photo AFP Le président américain Joe Biden

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Je prévoyais vous entretenir des modifications apportées par l’administration Biden à la gestion de la frontière avec le Mexique – le président est critiqué à la fois par les progressistes et les conservateurs –, lorsqu’on a annoncé une nouvelle difficile à ignorer.

C’est sérieux un document classifié?

Alors que le 46e président a qualifié d’irresponsable la gestion de son prédécesseur des documents classifiés et que le département de la Justice enquête sur cette question, nous apprenions lundi que Joe Biden détenait une dizaine de ces documents dans un bureau qu’il a occupé entre 2017 et 2020.

Ce sont ses avocats qui ont constaté la présence de ces archives et qui ont rapporté le tout aux Archives nationales. Le procureur général Garland a demandé à ce qu’on enquête sur ce dossier.

Pour le moment, nous savons que les informations concernaient l’Ukraine, l’Iran et le Royaume-Uni. Ni la justice américaine ni les Archives n’avaient constaté ou rapporté la disparition des documents.

Cette histoire se compare-t-elle à celle qui a valu à Donald Trump une saisie du FBI? Oui et non.

  • Écoutez l'édito de Luc Laliberté via QUB radio:

Non parce que le contexte est fort différent. Avisé plus d’une année avant son départ de laisser les documents à la Maison-Blanche, Trump s’est dirigé vers Mar-a-Lago avec un nombre nettement plus élevé de documents et il a ensuite refusé de les rendre malgré des requêtes répétées.

Oui parce qu’un document classifié ne doit circuler que de manière exceptionnelle et que Joe Biden n’était plus vice-président lorsqu’il a transféré ces documents dans son bureau. En supposant qu’on ne puisse conclure à aucune intention malveillante, il s’agirait au mieux d’un geste irresponsable et d’une attitude cavalière. Du «stuff de junior», comme le disait Jacques Lemaire à une autre époque...

Une autre chose a attiré mon attention. Les avocats ont découvert les documents au début novembre, avant les élections de mi-mandat, et ce n’est qu’en janvier 2023 qu’on rapporte l’incident.

Pression supplémentaire inutile

Si les retombées pour l’administration Biden sont dommageables parce qu’on détourne l’attention d’un début d’année généralement positif, on vient de fournir des munitions aux républicains qui ne rêvaient même pas d’un tel revirement.

Critiqués et ridiculisés en raison de leur division et du pénible épisode de la nomination du speaker McCarthy, ils peuvent maintenant récupérer la controverse pour justifier les enquêtes qu’ils souhaitent mettre en branle sur les services gouvernementaux.

On les entend déjà semoncer le FBI et crier qu’il y a deux systèmes de justice, un pour les démocrates et un autre pour eux. Que contrairement à Trump Biden coopère à l’enquête et que personne ne l’avait avisé importe peu, on ne fera pas dans la nuance.

Autre retombée et pas la moindre, cette controverse ajoute à la pression énorme qui repose sur les épaules du procureur général. Alors qu’on croit qu’il va accuser Trump concernant son rôle dans l’assaut du 6 janvier 2021 et qu’on enquête sur sa gestion des documents confidentiels, Garland n’avait nul besoin de cette attention accrue.

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