Changements climatiques: mon pays ne sera plus l'hiver
Coup d'oeil sur cet article
Je regardais avec ma fille la course de slalom géant de la Canadienne Valérie Grenier. Une magnifique descente qui lui a valu une médaille d’or. Le Canada n’en avait pas eu depuis près de 50 ans !
J’avais la larme à l’œil. Je l’admets, je suis souvent ému devant des exploits sportifs.
Je regardais ma fille en me demandant : pourra-t-elle un jour répéter cet exploit ?
J’ai peur que non.
Pas à cause de ses capacités physiques.
J’ai peur qu’il n’y ait juste plus de ski alpin digne de ce nom dans 20 ans.
Le début d’hiver chaud, avec toute cette pluie qui a fait fondre la neige de Noël, m’a profondément dérangé.
J’ai aussi eu mal au cœur en voyant les photos des pistes de ski en Autriche : petites bandes blanches en plein milieu d’une nature verdoyante.
Ça me faisait penser aux Jeux olympiques chinois, avec des compétitions au beau milieu d’une zone industrielle. Il y a des limites à fabriquer de la neige.
J’aime l’hiver. J’aime jouer dehors. J’aime l’effet de l’hiver qui empêche certains insectes envahisseurs de s’installer ici. J’aime surtout l’hiver parce que ça fait partie de qui je suis.
Nos chansons de Noël, une partie de notre industrie touristique, notre fierté sportive (pensons au hockey) dépendent de l’hiver.
Et on est en train de le perdre.
Dans les prochaines années, on risque surtout de voir de nombreuses périodes de gel-dégel, de voir plus d’épisodes de neige, de verglas et de pluie dans la même journée.
Les nids-de-poule seront contents...
- Écoutez l'édito de Philippe-Vincent Foisy diffusé chaque jour en direct 6 h 30 via QUB radio :
Lueur d’espoir
On a récemment appris que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, et que la tendance se poursuit.
Je comprends les gens qui sont anxieux.
L’impression d’être impuissant est bien réelle. On commence où si on veut changer les choses ?
Individuellement, c’est difficile.
Surtout que les solutions sont collectives.
Regardez la couche d’ozone. Le Protocole de Montréal signé par 195 pays en 1987 fonctionne.
À l’époque, on a compris le problème : les CFC et les halons. On les a interdits. Et le trou dans la couche d’ozone pourrait être complètement refermé d’ici environ 40 ans.
Pas facile
Pour les changements climatiques, ce sera plus difficile.
Interdire des gaz nocifs dans des réfrigérateurs, ça reste plus facile que de mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles qui nous donnent notre niveau de confort actuel.
Mais ce n’est pas impossible. Les grands rassemblements climatiques peuvent donner des résultats. Pour y arriver, il faut que tout le monde, les gouvernements au premier plan, mettent la main à la pâte.
Ne laissons donc pas l’anxiété nous immobiliser. Agissons, mais surtout poussons pour que nos gouvernements agissent, investissent et légifèrent.
Un petit bémol sur le ski
En passant, le ski alpin était diffusé en anglais à CBC.
Il serait grand temps que Radio-Canada fasse une plus grande place au sport amateur... en français.