«Le monde à l'envers»: Stéphan Bureau est fin prêt pour la suite de la saison
Coup d'oeil sur cet article
Quand il préparait son retour au petit écran, Stéphan Bureau voulait rallier le public, mettre en lumière des idées divergentes et donner la possibilité à des gens de s’exprimer.
Habitué et surtout fervent du direct, l’animateur ressent toujours une certaine fébrilité au moment d’entrer en ondes; «une drogue sympathique», a-t-il qualifié lors d’une entrevue accordée à l’Agence QMI.
«Ça nous saisit tous. On n’a pas le choix de livrer quand ça compte. Il n’y a pas de filet de sécurité et pour moi c’était un élément de la recette. Créer cette tension, y compris pour les spectateurs. [...] Ce qui peut arriver de dérapage va arriver devant eux, ce qui ne marche pas va paraitre devant eux», a souligné l’animateur chevronné, ajoutant qu’il ne détestait pas cette idée du risque.
La formule est exigeante et le rythme est très rapide certes, «il n’y a aucune marge pour être dans la gadoue longtemps», a-t-il dit, mais le jeu en vaut la chandelle et apporte son lot d’exaltation.
La proximité du public aide également à saisir le ton, la tension, et sert d’indication à l’animateur pour savoir où pousser. «Il y a presque un devoir d’anticipation de mon point de vue, pour être capable de provoquer quelque chose», a-t-il poursuivi, ajoutant que la préparation en amont était cruciale.
Au début de la saison, Stéphan Bureau s’était fixé trois objectifs avec son nouveau format. Le premier; que l’émission soit facilement compréhensible sans que le concept soit continuellement expliqué ou rappelé. Le suivant; qu’elle puisse donner la parole à des gens qui ne sont pas nécessairement sur toutes les tribunes ou qui ne pensent pas comme la majorité, y compris des gens qui ne sont pas des personnalités publiques. Et le troisième; qu’il y ait une adhésion du public – la dernière de la saison a obtenu de meilleures cotes d’écoute que la première.
- Écoutez la carte blanche de Stéphan Bureau chaque jour en direct 8 h 05 via QUB radio :
Le devoir de représentativité
Reconnaissant qu’il y ait encore un peu de travail à faire pour attirer de jeunes débatteurs à participer à l’émission, Stéphan Bureau s’est tout de même dit fier de la représentativité que le projet arrivait à mettre en lumière. Notamment au niveau de la diversité de pensée, d’entreprise et politique.
«Quand je multiplie les facteurs de diversité, il y aura toujours quelque chose de déficient, mais je trouve qu’on réussit pas mal à avoir une bonne partie de l’arc-en-ciel», a-t-il souligné, ajoutant qu’il aimerait y inclure une plus grande sensibilité régionale.
L’idée est de «faire des efforts pour représenter la société dynamique dans laquelle on est et ne surtout pas de faire des efforts pour cocher des cases aux dépens de ce que doit être l’émission, c’est-à-dire une émission rigoureuse de débats où des idées différentes se croisent», a poursuivi l’animateur.
Nouveaux collaborateurs
Pour la suite de la saison, «Le monde à l’envers» revient dans sa formule habituelle, en plus de se garder une certaine souplesse pour essayer de nouvelles formes de discussion quand le sujet s’y prêtera. Il y aura aussi de nouveaux éléments qui viendront se greffer à elle, a indiqué Stéphan Bureau, soit cinq ou six nouvelles personnes, dont Marie-Claude Barrette, Serge Denoncourt et Louis T, qui s’ajouteront au «pool» de débatteurs récurrents.
Utilisées un peu à la façon d’un joker pour servir certains sujets ou débats, les recrues serviront «d’éléments perturbateurs dans la famille», a précisé l’animateur.
Reprenant son créneau habituel, «Le monde à l’envers» sera de retour ce vendredi, à 20 h, sur les ondes de TVA. Guy Nantel, Judith Lussier, Louis T. et Richard Martineau seront les débatteurs de la semaine, tandis que Claude Legault sera le débatteur invité. Du côté des invités, l’humoriste Julien Lacroix accordera sa première entrevue télévisuelle depuis que des allégations d’inconduites sexuelles pèsent contre lui.
Les huit rencontres qui ont marqué Stéphan Bureau en début de saison:
• L’ex-ambulancier Hal Newman, qui a sonné l’alarme d'un système préhospitalier mal-en-point;
• Le professeur de McGill Martin Drapeau, qui a défendu la liberté académique;
• L’économiste prévisionniste de Wall Street François Trahan, qui avait qualifié les effets de la crise économique à venir d’«apocalyptiques»;
• Le comédien Guillaume Lemay-Thivierge, qui s’était montré vulnérable lors de son entrevue, suivant son coup d’éclat au Gala des prix Gémeaux, quelques jours plus tôt;
• L’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard, qui a fait des confidences sur la censure recommandée, voire imposée, aux politiciens;
• Les enfants du blogueur Raif Badawi, qui ont reproché au premier ministre canadien de ne pas avoir assuré la libération de leur père alors qu’il avait promis d’aller personnellement le chercher en Arabie saoudite;
• Le cinéaste Xavier Dolan, qui a déploré la pauvreté dans laquelle la culture québécoise était plongée et les conséquences catastrophiques qu’elle cause aux nouvelles générations;
• L’urgentologue Catherine Falardeau, établi depuis une vingtaine d’années à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, qui a décidé de quitter définitivement sa région après avoir réalisé qu’elle était intoxiquée à l’arsenic.