À la rescousse de nos dépanneurs: une famille de 10 redonne vie au village
Quatre ans après la fermeture de la seule épicerie du coin, un couple a rouvert un marché alimentaire
En 2017, près de 20 kilomètres séparaient les habitants de Saint-Donat-de-Rimouski de la pinte de lait la plus proche du village.
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C’est maintenant chose du passé grâce à Maxime Couture-Bouchard et Alexandra Marin-Émond qui contribuent à la revitalisation du village avec l’ouverture du seul marché alimentaire de l’endroit, et ce, avec leurs huit enfants.
«J’étais à une semaine d’accoucher quand Maxime m’a annoncé qu’il voulait se partir en affaires, s’est rappelée la mère de famille. Disons que j’étais surprise! Une fois que j’ai accouché, ça n’a pas été long que l’aventure a commencé.»
Maxime avait vu une occasion financière de remédier à la situation difficile qui perdurait, soit de devoir faire 30 minutes de route pour se rendre à l’épicerie la plus proche. Sans compter le trajet du retour.
Pendant des jours, le père de famille a analysé attentivement le coin de rue où il pensait ouvrir un marché.
Rapidement, il a compris que l’endroit qu’il visait était populaire, surtout avec les attraits touristiques à proximité, dont le parc du Mont-Comi.
Puis, au mois d’août 2021, avec la bénédiction de sa conjointe, quatre ans après la fermeture de l’ancien marché Éclair, les portes du Marché du Coin s’ouvraient.
Maxime et Alexandra sont encore en ce moment les seuls à offrir un service alimentaire complet et diversifié dans leur village du Bas-Saint-Laurent.
RALLUMER LA FLAMME
«C’est beau de voir des jeunes vouloir rallumer la flamme du village», affirme Nathalie Ross, qui habite depuis plus de 30 ans le coin de rue où est située la nouvelle épicerie et qui a été une cliente dès le premier jour.
«Ils prennent ça à cœur. [...] Avant je devais parcourir environ 15 km pour aller à l’épicerie la plus proche. Aujourd’hui, je peux y aller deux à trois fois semaine, c’est à côté», s’est-elle réjouie.
Pour Maxime et Alexandra, l’ouverture de leur épicerie représentait aussi une occasion de faire briller les commerçants d’ici.
«On achète des produits locaux et on essaie de mettre en valeur les gens qui produisent localement [...] on engage des gens d’ici, on vend des produits d’ici et on fait la revente aux habitants d’ici», ont relaté avec fierté les deux propriétaires.
TOUT UN DÉFI
Pour eux, d’avoir un commerce à rentabiliser et huit enfants desquels s’occuper est un sérieux défi. Ce sont toutefois deux choses qu’ils sont prêts à arrimer.
«Mon rêve c’est que mon fils prenne la relève, a confié Maxime. Il a 10 ans et il fait déjà beaucoup d’heures à l’épicerie. Il me parle déjà de reprendre le commerce un jour.»
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : en septembre dernier, Maxime a ouvert un centre de débitage de viande, Ça coupe ô Max inc., un autre service qui se faisait discret dans le secteur.
«J’ai d’autres beaux projets qui mijotent», a-t-il ajouté, sourire en coin.