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La présumée victime de Mgr Ouellet sort de l’ombre

Celle qui reproche au cardinal des attouchements révèle son identité



La présumée victime du cardinal Marc Ouellet a décidé de lever l’interdit de publication sur son identité afin d’inciter d’autres personnes à dénoncer.

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Paméla Groleau ne veut plus dénoncer dans l’ombre de celle que l’on surnommait jusqu’ici « F ». « Je ne suis plus F, je suis Paméla Groleau. »

Elle fait partie des 134 présumées victimes qui ont lancé une action collective contre une centaine de prêtres et de personnes du diocèse de Québec pour des gestes allégués commis entre 1942 et 2018.

Le cardinal Marc Ouellet Photo d’archives

Mme Groleau reproche au cardinal Ouellet des « attouchements non sollicités, des massages d’épaules, une main qui descend dans le dos jusqu’au début des fesses et des commentaires déplacés ».

Ces éléments allégués auraient été commis à quatre moments, de 2008 à 2010, alors qu’elle était stagiaire au diocèse de Québec.

Elle a également décidé de sortir sur la place publique pour que le processus de traitement des plaintes change au sein de l’Église.

« J’aimerais l’entendre accueillir toute personne qui se dit victime avec des mécanismes neutres, impartiaux, indépendants, rigoureux et professionnels », affirme la femme de 38 ans.

Le cardinal a nié en bloc les accusations et déposé une poursuite en diffamation de 100 000 $ contre Mme Groleau.

  •  Écoutez la chronique Crime et Société avec Félix Séguin au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 

Comme une deuxième agression

Si c’était à refaire, celle qui avait la jeune vingtaine à l’époque des faits allégués procéderait différemment.

Aujourd’hui, elle ne croit plus aux processus de dénonciation interne de l’Église catholique. « Je l’ai vécu comme une deuxième agression. Ç’a été très perturbant, très souffrant. Autant du côté du diocèse de Québec que du Vatican. Le Vatican [...] a envoyé quelqu’un qui était à mon sens pas du tout impartial dans le dossier. Et au niveau du diocèse de Québec [...] on ne m’a pas reconnue nécessairement comme victime », affirme-t-elle.

Cette personne à qui elle fait référence dans son discours, c’est le père Jacques Servais, qui connaît selon ses dires le cardinal Ouellet, et qui a été désigné par le pape François pour enquêter sur les agressions présumées.

« Il m’a répété à plusieurs reprises que lui il s’occupait de la catéchèse des garçons, qu’il n’avait aucune expérience là-dedans. [...] », ajoute Paméla Groleau, qui considère également que ce dernier n’était pas outillé pour avoir cette responsabilité.

En août dernier, à la suite de cette enquête préliminaire, le pape François a considéré qu’il n’y avait « pas d’éléments suffisants pour ouvrir une enquête canonique » dans ce dossier.

  •  Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ et aussi directrice adjointe de l'information au Journal de Québec au micro de Benoît Dutrizac sur QUB radio : 

Propos jugés menaçants

Paméla Groleau affirme avoir reçu en juillet 2022 une lettre anonyme, avec des propos jugés menaçants et diffamatoires visant à la décourager dans sa démarche.

Ce document est actuellement dans les mains du cabinet d’avocats qui la représente dans son dossier.

L’avocat Me Alain Arsenault indique que sa cliente souhaite par sa démarche convaincre d’autres personnes de dénoncer.

« C’est que d’autres victimes dénoncent. D’autres victimes disent, moi aussi. Si elle a le courage de le faire publiquement, [...] elle dénonce un personnage important. Si elle le fait, pourquoi moi je ne serais pas capable de le faire ? »


Dans le dossier de l’action collective contre le diocèse de Québec, une conférence de règlement à l’amiable présidée par un juge de la Cour supérieure aura lieu à la fin du mois. Me Arsenault a bon espoir d’en arriver à une entente de principe avec le diocèse.

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