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Mont-Sainte-Anne: le gestionnaire actuel doit partir

Plusieurs personnes souhaitent le départ de la firme RCR afin d’améliorer le sort de la station de ski

télécabine mont sainte anne
Photo d’archives, Jean-François Racine Une rencontre avec le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, est prévue au début du mois de février dans le dossier du Mont-Sainte-Anne. Selon un sondage Léger, 81 % des résidents interrogés se disent favorables à une intervention du gouvernement pour forcer un changement de gestionnaire, notamment dans la foulée de la télécabine qui est tombée le 10 décembre dernier.

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Même si les skieurs sont de retour sur les pentes du Mont-Sainte-Anne depuis une semaine, un seul scénario semble faire consensus ou presque pour les prochains mois, soit le départ du gestionnaire actuel RCR.

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Alors que les activités ont repris sur la montagne, la situation n’a pas changé et la présente saison est désormais partiellement hypothéquée. 

Pour une période indéterminée, la station ne possède aucune remontée mécanique de la base jusqu’au sommet.

Ce problème perdure de manière presque ininterrompue depuis l’arrêt brusque d’une télécabine en février 2020 qui avait fait une vingtaine de blessés.

Un plan d’investissement de 100 millions $ semblait à l’étude avant la chute d’une télécabine le 10 décembre, à condition que le gouvernement du Québec contribue à 50 %.

Le ministre Fitzgibbon a négocié pendant des mois, mais les critiques du premier ministre Legault envers Resorts of the Canadian Rockies (RCR) avant Noël semblent avoir écarté cette hypothèse. Que réservent maintenant les prochains mois dans ce dossier ?

Le remplacement d’au moins quatre remontées mécaniques et la mise à niveau de plusieurs chalets ne peuvent se faire dans une seule année.

De plus, avec l’état actuel des infrastructures, la fermeture complète de la montagne plane comme une épée de Damoclès.

  • Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Alex Harvey, triple champion du monde et olympien en ski de fond et co-président de la Coalition pour l’avenir du mont Saint-Anne sur QUB radio : 

Un désastre économique

Pour le nouveau chef du PLQ et chef de l’opposition officielle, ce n’est pas la première saison qui est gravement hypothéquée.

« La CAQ n’assume pas son leadership. C’est un désastre économique qui se poursuit. Il faut plus de transparence et ça prend une ligne de conduite claire. Les problèmes ne datent pas du 10 décembre dernier et la CAQ est dans sa cinquième année au pouvoir. C’est un moteur économique et il y a de l’argent qui se perd dans la région à cause du manque de résultat. Les gens en ont assez » explique Marc Tanguay, lui-même ancien citoyen de Saint-Ferréol-les-Neiges pendant une dizaine d’années.

Une rue porte même son nom de famille en l’honneur de ses parents.

« Le Mont-Sainte-Anne pour moi, ça demeure une fierté », ajoute M. Tanguay, conscient que les derniers touristes risquent de fuir avec la mauvaise presse.

Selon l’ex-olympien Dominick Gauthier, RCR a fait la démonstration de son incapacité à gérer adéquatement la montagne.

« Il faut une solution à court terme pour que ça roule. Avec 100 millions de dollars, tu commandes deux ou trois remontées mécaniques et tu fais un nouveau chalet. Tout le monde semble d’accord que ça prend plus que ça. Est-ce que ça peut se faire sans le gouvernement ? Ce qui est clair, c’est que personne ne peut faire pire que celui qui est là présentement. Il faut que ça change, on n’arrivera à rien avec eux », affirme le skieur qui a passé une partie de ses vacances des Fêtes en famille au Mont-Sainte-Anne malgré la fermeture de la montagne.

Pression à la hausse

« Le plan A, c’est que Pierre Fitzgibbon s’entend avec RCR, le plan B, c’est que le gouvernement annonce à RCR qu’il n’y aura pas une cenne de subvention », mentionne pour sa part le président des Amis du Mont-Sainte-Anne, Yvon Charest.

Le troisième scénario serait, selon lui, des menaces grandissantes d’expropriation. « Le bureau du premier ministre peut faire monter le ton avec RCR sans faire de déclaration publique », dit-il.

« Il faut avoir une vision à long terme. Je peux comprendre les préoccupations de certains commerçants mais ils vont en bénéficier par la suite. On arrive à la croisée des chemins. L’accumulation des accidents, ce n’est pas anodin », termine le fondeur Alex Harvey. 

Quelques scénarios possibles au Mont-Sainte-Anne 

  • Loi spéciale du gouvernement du Québec pour exproprier le gestionnaire
  • Entente entre le gouvernement du Québec et le gestionnaire actuel RCR pour un plan d’investissement en partenariat
  • RCR choisit de vendre ses actifs à un autre groupe intéressé par la gestion de la montagne de ski
  • Statu quo avec le gestionnaire actuel
  • RCR met fin aux activités de ski et tente de vendre des terrains*
    (*Un arbitre doit bientôt se prononcer pour clarifier la vente des terrains)
  • N. B. Québec est propriétaire de la montagne, mais un bail est signé avec RCR jusqu’en 2093

►Depuis l’ouverture de la station le 8 janvier, la remontée mécanique de la pente-école est fermée en raison d’un autre bris d’équipement.

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