Nos gouvernements ressemblent à Symphorien
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Quel est le message que les gouvernements Trudeau et Legault lancent à la population en demandant à une firme privée comme McKinsey de les aider à résoudre des problèmes relevant de leurs compétences ?
Qu’ils sont impuissants à résoudre ces problèmes eux-mêmes.
Malgré une fonction publique ventripotente.
LA CEINTURE ET LES BRETELLES
Et qu’est-ce que les citoyens pensent lorsqu’ils voient leurs gouvernements se tourner vers des firmes privées pour solutionner ces problèmes ?
« Pourquoi on vous élit si vous n’êtes pas capables de faire la job ? »
« Pourquoi on s’évertue à maintenir une fonction publique aussi grosse, aussi obèse, aussi hypertrophiée si elle est si peu efficace ? »
« Pourquoi, si le privé est plus efficace que le public pour faire fonctionner la machine, on n’accorde pas les contrats directement à une firme privée, alors ? »
« Pourquoi on paierait des deux bords — le public ET le privé ? »
C’est comme si on avait des pantalons trop larges, qu’on devait acheter une ceinture au gouvernement pour ne pas se retrouver les fesses à l’air... mais que ladite ceinture était tellement mal faite qu’il fallait aussi s’acheter des bretelles au privé !
Me niaisez-vous ?
CRÉ BASILE
Imaginez si une entreprise fonctionnait comme ça...
L’entreprise X paie trois experts en informatique à temps plein (avec fonds de pension, assurances, avantages sociaux, etc.) pour régler ses problèmes d’ordinateurs.
Mais quand un de ses ordinateurs pète, l’entreprise doit payer une firme externe pour se sortir du pétrin, car aucun de ses experts maison n’est qualifié pour l’aider !
Qu’est-ce qui arriverait, selon vous ?
L’entreprise X congédierait ses experts !
Duh !
En fait, l’affaire McKinsey qui fait couler beaucoup d’encre tant au Canada qu’au Québec lève le voile sur un malaise que de plus en plus de citoyens ressentent...
On a l’impression que nos gouvernements ne sont plus capables de régler nos problèmes.
Non seulement ça, mais qu’ils sont incapables de fonctionner adéquatement.
Qu’ils sont dépassés.
Débordés.
Que la machine pète de partout, et que l’État n’a plus assez de doigts pour colmater toutes les fuites.
Regardez les aéroports, les passeports, l’immigration, les retards dans le système de justice, les problèmes qui s’accumulent dans le système de santé, l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre dans des secteurs névralgiques, les universités qui ne sont plus capables de faire régner l’ordre dans leurs classes...
L’État est comme Charlie Chaplin dans Les Temps modernes !
Happé par la machine. Avalé par le monstre.
Cré Basile qui passe son temps à échapper sa boîte à outils sur ses orteils.
Symphorien, Éphrem.
Monsieur Lavigueur et le concierge Gustave dans Moi et l’autre.
« Hein ? Le tuyau est brisé ? Où ça ? »
- La rencontre de l'heure Mulcair-Lisée avec Thomas Mulcair et Jean-François Lisée, tous les jours 9h, en direct ou en balado sur QUB radio :
LA TENTATION DES EXTRÊMES
C’est ce qui est arrivé dans les années 1930.
Les gens ne croyaient plus que le système démocratique était capable de régler leurs problèmes de tous les jours.
Alors ils se sont tournés vers d’autres systèmes politiques qui leur semblaient plus efficaces, plus performants.
Quand tu perds confiance dans les institutions qui sont censées te protéger, tu ne les respectes plus.
Résultat : 6 janvier 2021 à Washington, 8 janvier 2023 à Brasilia.
Comme disait Camus : « Le défi de ma génération est d’empêcher que le monde ne se défasse... »