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L’Empress of Ireland: le paradis des pilleurs

L’Empress of Ireland: le paradis des pilleurs
PHOTO Christian Lamontagne

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Quand l’Empress of Ireland a été retrouvé, 50 ans après son naufrage au large de Sainte-Luce, au Bas-Saint-Laurent, l’épave, considérée comme abandonnée, est devenue le terrain de chasse de dizaines de pilleurs locaux et internationaux. 

Les plongeurs, principalement des Ontariens et des Américains, mais aussi des Québécois et des Européens, y plongeaient dans le seul et unique but de repartir avec leur part du trésor.

Allant à gros coup de masse ou de marteau piqueur, ces derniers ne faisaient pas dans la dentelle pour arracher des hublots de la coque, ou carrément des murs d’acier, des hélices ou du lettrage de la carcasse. La vaisselle, des pièces d’équipement et des bouteilles de champagne haut de gamme (Pol-Roger, Veuve Clicquot, Veuve Pommery) – dont certaines bouteilles étaient toujours consommables à leur retour sur la terre ferme – ont aussi été extirpées des eaux froides du Saint-Laurent pour nourrir des collections personnelles, en toute impunité.

Les pillages se sont enchainés pendant une trentaine d’années jusqu’à ce que l’épave, qui fut jadis très luxueuse, soit classée comme un bien historique et archéologique par le ministre de la Culture et des Communications du Québec, en 1999.

Depuis cette date, les artéfacts cueillis au fond de l’eau ont vu leur valeur croitre considérablement, allant de 500 $ à plus de 10 000 $ la pièce.

L’Empress of Ireland: le paradis des pilleurs
PHOTO Christian Lamontagne

La suite du documentaire

Le réalisateur et historien maritime Samuel Côté, qui a présenté un premier documentaire sur la découverte de l’Empress of Ireland, en mai dernier, s’est cette fois penché sur la période suivante (1965-1999) dans la seconde partie.

Raconté à travers une série d’entrevues d’anciens plongeurs et d’archives des missions passées, le récit des fouilles et des pillages du célèbre paquebot, ayant appartenu à la compagnie Chemin de fer Canadian Pacifique, épate à certains moments.

Accompagné de l’historien David St-Pierre, le réalisateur confirme et infirme, paperasse à l’appui, plusieurs rumeurs sur le butin allégué du bateau de construction britannique.

L’Empress of Ireland: le paradis des pilleurs
PHOTO Christian Lamontagne

En plus des passagers fortunés, le navire, qui assurait une liaison entre le Canada et Liverpool, en Angleterre, transportait au moins 250 lingots d’argent, diverses essences de bois canadiens, de l’huile, des lingots de nickel et du cuivre. Les réclamations d’assurance ont permis de dresser un inventaire précis des biens ayant sombré en mai 1914, notamment des objets de valeur et des collections impressionnantes de bijoux.

Bien qu’il possédât plus qu'assez de canoës de sauvetage, 1012 personnes sur les 1477 passagers ont perdu la vie le 29 mai 1914, faisant du naufrage la pire catastrophe maritime en temps de paix de l'histoire du Canada.

Il n’aura fallu au navire que 14 minutes pour sombrer, mais un demi-siècle au richissime homme d’affaires Aubert Brillant, et ses plongeurs, pour le retrouver en 1964. Au milieu des années 1960, l’homme dégage de moyens considérables pour remonter des milliers d’artéfacts, qu’il gardera chez lui avant d’en faire dont a des institutions muséologiques, une trentaine d’années plus tard.

Aujourd’hui, l’épave est le lieu de sépulture de 600 victimes de la tragédie.

Le documentaire «Une épave aux mille trésors» sera diffusé samedi prochain, à 21 h, sur Historia. Il s’agit de la suite du documentaire «À la conquête de l’Empress of Ireland», qui couvrait la période de 1914-1964, diffusé en mai dernier au même poste.

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