Roch Voisine est prêt à passer à autre chose
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Roch Voisine amorce ces jours-ci le dernier tour de piste de sa série de spectacles «Americana light», qu’il tourne depuis maintenant 10 ans.
Le chanteur et ses quelques musiciens s’arrêteront, pour la dernière fois dans la métropole, avec ce spectacle, adapté et modifié au fil des années, au Cabaret du Casino de Montréal mercredi, jeudi et vendredi.
Après une tournée de festivals, cet été, et celles en Europe, prévues au printemps et à l’automne, l’auteur-compositeur-interprète veut passer à autre chose, se poser un peu et tenter un nouveau projet créatif, sans savoir pour l’instant de quoi il s’agira.
Dans le paysage musical depuis près de 40 ans, l’artiste a cependant indiqué qu’il n’enregistrerait probablement plus d’album complet d’une quinzaine de chansons.
L’industrie de la musique étant en pleine transformation, la façon d’œuvrer dans le milieu a beaucoup changé, créant carrément un nouveau mode de sélection et une surabondance d’artistes – dont beaucoup ont du mal à perdurer. Et ce n’est pas sans déboussoler les gros vendeurs de disques comme lui, a confié Roch Voisine en entrevue avec l’Agence QMI.
«On ne gagne plus notre vie de la même façon, le modèle d’affaires est complètement changé. Il faut toujours trouver une façon de s’adapter si on veut continuer d’exister», a-t-il précisé.
«Plus personne n’achète de disque. Et même au niveau des écoutes en ligne, il n’y a à peu près pas de source de revenus de ce côté-là, malgré ce que les distributeurs numériques en disent. [...] Les redevances ne reviennent pas forcément aux bonnes personnes», a-t-il poursuivi, rappelant que la valeur de la musique n’avait pas changé malgré les nouvelles formes de monétisation qui réduisent les gains des artistes.
Le chanteur qui a sorti 30 albums au cours de sa carrière – dont 23 de musique originale – en anglais comme en français, peine à imaginer comment un artiste pourrait reproduire ce genre d’exploit à l’heure actuelle. Selon lui, avant de partager de nouveaux morceaux, les artistes doivent maintenant «penser concept, penser multimédia et penser partenariats».
«Ça peut tuer ta créativité si tu en es trop conscient. Habituellement, ça, c’est nous, les vieux. Ça nous donne un méchant coup de poing dans les côtes. Tandis que quand on est jeune, on a le feu ou on est moins [préoccupé par ça]», a-t-il ajouté.
Pour le chanteur d’«Hélène», c’est le retour du balancier des années 1990 – l’El Dorado du disque – qui s’opère, et ce n’est pas sans rappeler l’époque des 45 tours où l’on proposait une chanson à la fois, et ensuite l’album venait compléter le concept. À ce propos, Roch Voisine n’exclut pas la possibilité de revenir avec des projets de mini-albums, ou même un nouveau son.
«Americana» 10 ans et des poussières plus tard
Présenté en formule acoustique, sans batteurs, dans les salles, depuis la pandémie, le spectacle «Americana Light» se déploie dans un environnement intime tout en combinant les classiques du genre.
«Il y a un côté très conversationnel, les histoires, les arrangements ont été refaits et adaptés; c’est forcément plus intime, mais c’est aussi surprenant», a décrit Roch Voisine en entrevue.
«Après 10-15 ans [à présenter le même spectacle], comme artiste, on prend plus de risque et on réarrange les chansons sous un nouveau jour. Comme on n’a pas le même genre de band, ce n’est pas la même présentation. C’est moins prévisible et pour nous et pour les gens il y a un petit côté qui est plus stimulant», a-t-il ajouté.
Roch Voisine sera au Cabaret du Casino de Montréal de mercredi à vendredi pour la dernière fois avec «Americana Light».