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[EN IMAGES] Voici ce que devient votre sapin après la collecte

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Des sapins de Noël mis sur le bord de la rue à Montréal connaîtront pour la première fois cette année une deuxième vie, alors qu’ils seront utilisés pour faire des huiles essentielles. Le Journal a pu suivre ce processus qui permet de revaloriser pratiquement 100 % de ce symbole des Fêtes. 

1) Dans la cour de Multi Recyclage, des centaines de conifères sont empilés pêle-mêle en cette mi-janvier. Après les festivités, c’est ici que les sapins de Noël de 12 des 19 arrondissements de Montréal aboutissent après la collecte pour se faire déchiqueter.

Martin Cloutier, président du centre de tri lavallois, regarde la montagne d’arbres aux côtés du directeur général, Guillaume Lange-Demers, avec une fierté particulière cette année.

« Avant, on envoyait les arbres se faire brûler [pour produire de l’énergie], mais là, on leur donne vraiment une deuxième vie », affirme-t-il.

À terme, ces sapins, représentant environ 150 tonnes, seront transformés en huiles essentielles grâce à un nouveau partenariat conclu avec l’entreprise Arbressence. Même les résidus organiques serviront à enrichir le sol de gazonnières.

Photo Martin Alarie

2) Une fois les arbres déchargés par un camion, une pelle mécanique s’active pour les déposer par poignées dans un broyeur rapide.

« Ça mange tout, cette machine-là. Il n’y a pas un sapin de Noël trop gros pour elle », s’exclame Martin Cloutier, à travers le vacarme.

Les débris sont ensuite charriés par un convoyeur jusqu’à un conteneur rouge et vert de 10 tonnes qui se remplit à toute vitesse.

Photo Martin Alarie

3) Le broyeur rapide permet de déchiqueter un arbre en quelques secondes seulement. Neuf, un tel mastodonte coûte environ 1 M$.

Photo Martin Alarie

4) Après le passage des conifères dans le broyeur, il ne reste que des brindilles, des aiguilles et des copeaux d’un maximum de quatre pouces. L’odeur du sapin est tellement forte qu’on a l’impression que c’est Noël si on ferme les yeux.

Photo Martin Alarie

5) Les arbres réduits en copeaux sont compressés pour leur transport jusqu’à Blainville, à une vingtaine de kilomètres.

Photo Martin Alarie

6) Les débris des végétaux sont déchargés chez Arbressence, spécialiste de la transformation des conifères.

Depuis 2003, la petite entreprise fondée par Yannick Rudolph Binette crée des huiles essentielles et d’autres produits écoresponsables à base de retailles qui prendraient autrement le chemin du dépotoir.

Photo Martin Alarie

7) Des employés remplissent les cuves de distillation.

Photo Martin Alarie

8) Ces immenses cuves permettent de produire des huiles essentielles grâce à un procédé d’extraction par distillation à vapeur d’eau.

Pendant six heures, les débris végétaux sont chauffés, ce qui permet de produire de la vapeur contenant les molécules des huiles essentielles.

Les vapeurs sont ensuite condensées et retrouvent leur forme liquide, « comme des gouttelettes sur le couvercle d’un chaudron », décrit M. Rudolph Binette.

Photo Martin Alarie

9) Le liquide légèrement trouble qui sort du tuyau est composé d’huiles essentielles et d’hydrolat, soit une eau chargée d’essences aromatiques.

Après quelques minutes de décantation seulement, les deux liquides se séparent.

Le copropriétaire d’Arbressence estime qu’on peut extraire environ 50 ml d’huiles essentielles à partir d’un sapin baumier, comme on en retrouve dans nos salons à Noël.

« Mais ce n’est pas une science précise ! », dit-il en riant.

L’an dernier, sa compagnie a produit environ 200 l d’huiles essentielles à partir de 400 000 sapins.

L’immense majorité de ceux-ci sont des sapins baumiers (Abies balsamea), mais quelques sapins Fraser et des épinettes se glissent parfois dans le lot. Des sapins invendus des producteurs sont aussi recyclés.

Et si l’Après-Noël est une période particulièrement achalandée, des compagnies d’abattage permettent d’avoir des provisions de branchage à longueur d’année.

Photo Martin Alarie

10) Arbressence a toute une gamme de produits qui continueront d’embaumer les foyers sous forme de savons, de parfums d’ambiance ou d’huiles essentielles.

« Parfois, j’ai même des clients qui viennent pour avoir l’huile essentielle issue de leur sapin ! », témoigne Yannick Rudolph Binette.

Il compte aussi parmi ses clients plusieurs spas ainsi que des compagnies pharmaceutiques.

Quant aux déchets organiques restants, ils seront ensuite transformés en amendement pour fertiliser le sol utilisé par des compagnies productrices de pelouse.

C’est dire que votre sapin retournera à la terre, d’une certaine façon.

De gauche à droite Martin Cloutier, président de Multi Recyclage, Lyne Lange, vice-présidente, et Yannick Rudolph Binette, copropriétaire d’Arbressence, se réjouissent de ce partenariat qui permettra de revaloriser des dizaines de milliers de sapins de Noël.
Photo Martin Alarie
De gauche à droite Martin Cloutier, président de Multi Recyclage, Lyne Lange, vice-présidente, et Yannick Rudolph Binette, copropriétaire d’Arbressence, se réjouissent de ce partenariat qui permettra de revaloriser des dizaines de milliers de sapins de Noël.

Photo Martin Alarie

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