Les profs de l’Université Laval votent pour deux semaines de grève en février
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Les professeurs de l’Université Laval ont approuvé un mandat de grève de deux semaines à exercer à partir du 20 février, si «l’impasse» persiste toujours dans leurs négociations avec la direction.
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En assemblée générale, 96% des 632 professeurs présents ont voté en faveur d’un débrayage vendredi.
Plus de la moitié des membres étaient présents à l’assemblée générale, une «participation historique» jamais vue depuis la grève ayant mené à la création du Syndicat des professeurs de l’Université Laval en 1976, indique son président, Louis-Philippe Lampron.
«L’employeur, qui doutait de la mobilisation des collègues, ne pourra plus en douter», lance-t-il.
Pour que la grève soit évitée, le comité de négociation devra constater des «avancées significatives» sur chacun des quatre enjeux défendus par le syndicat, précise M. Lampron.
La surcharge de travail, la rémunération, la liberté universitaire et la direction collégiale de même que la protection des professeurs vulnérables ou à statut précaire sont au cœur des revendications.
Toutes les propositions syndicales ont reçu jusqu’à maintenant «une fin de non recevoir» à la table de négociation, ce qui explique l’appui massif des collègues à ce vote de grève, ajoute Louis-Philippe Lampron.
Les négociations, qui se déroulent depuis septembre, surviennent dans un «contexte particulier» alors que la convention collective, qui vient de se terminer, a été prolongée de plus de deux ans en raison de la pandémie.
Aux étudiants inquiets des répercussions de cette éventuelle grève sur leur session d’hiver, M. Lampron tient à leur rappeler que plusieurs des revendications sont en lien avec leur réussite, notamment celles concernant la surcharge de travail et leur capacité à bien les encadrer.
«On donne un mois aux négociations pour être capable d’avancer de façon significative. Sinon, on va se résigner à faire la grève», affirme le président du SPUL.
À l’Université Laval, on indique que des rencontres ont lieu régulièrement et que d’autres sont déjà prévues. «Il convient donc de laisser les parties échanger. Nous espérons que les discussions se poursuivront rondement, dans le but d’en arriver à une entente dans les meilleurs délais», affirme son porte-parole, Simon La Terreur.
Si la grève était déclenchée, les «plans de contingences requis seront déployés», précise la direction.
Selon la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, l’Université Laval serait le seul établissement universitaire québécois où le nombre de professeurs a diminué au cours des 20 dernières années, alors que le nombre d’étudiants a augmenté durant cette même période.