Mur antibruit à Beauport: l'ajout d'arbres ne rassure pas les voisins du dépôt à neige
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La Ville de Québec plantera jusqu’à 4000 arbres et 20 000 arbustes additionnels près de son futur mur acoustique à Beauport. L’annonce n’a cependant pas permis de rassurer les citoyens vivant près du dépôt à neige.
Un projet «verdi et bonifié» a été présenté aux citoyens jeudi soir. Dans un communiqué diffusé vendredi, le vice-président du comité exécutif, Pierre-Luc Lachance, se félicite de donner une «valeur ajoutée» au projet et d’améliorer ainsi la qualité de vie dans le secteur Courville à la suite de discussions avec les citoyens.
«Pendant deux ans, ils vont faire du remplissage pour remonter le terrain et faire la plantation. Pour avoir participé à toutes les rencontres, je ne connais pas un citoyen qui a demandé ça», a réagi en entrevue le porte-parole du Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de l’environnement du secteur Villeneuve, Laurent Dorval.
Concrètement, le nombre d’arbres plantés le long du mur antibruit du boulevard Louis-XIV sera plus important que prévu. Le chantier du mur en bois – d’une hauteur de 4 à 6 mètres – doit débuter en mars et devrait être complété en septembre. Les plantations suivront à l’automne. La Ville souhaite aussi créer un tout nouveau boisé, à l’extrémité du mur, dans le secteur nord-est.
Cette étape sera précédée par l’aménagement d’un remblai au nord du dépôt à neige, lequel agira comme un écran visuel. Au total, sur tout le site du dépôt à neige, la Ville prévoit végétaliser environ 50 000 mètres carrés, principalement à l’est et au nord-est. La naturalisation du site doit être complétée en 2025, au même moment que la phase 2 de l’aménagement du dépôt à neige.
Un manque d’écoute dénoncé
M. Dorval reconnaît que la végétalisation du site est une bonne chose, évoquant une «amélioration esthétique». Cependant, dit-il, la Ville ne s’attaque pas au nœud du problème: le réaménagement du dépôt à neige et son utilisation accrue de jour comme de nuit. «On est dans un quartier tranquille. Peut-être que l’aménagement va être plus beau mais c’est le bruit la nuit qui nous dérange et c’est ça le problème!»
«Dès que l’administration Marchand est entrée en fonction, on a essayé de les contacter pour essayer de discuter du projet et de nos inquiétudes. Ils n’ont pas voulu nous en parler. Avant, quand on voulait en parler, il était trop tôt. Maintenant, on nous dit qu’il est trop tard», s’insurge-t-il.
«La Ville s’est montrée très fermée. C’est quand même assez surprenant pour un parti politique qui se dit à l’écoute des citoyens. [Jeudi soir], ça a été la consécration. On nous dit qu’on nous a entendus», déplore M. Dorval.
À 60 mètres des résidences
L’utilisation éventuelle d’un nouveau quai de déchargement, à 60 mètres des résidences, l’inquiète au plus haut point. Il demeure également sceptique face aux différentes mesures de mitigation annoncées, comme l’utilisation d’amortisseurs de bennes ou des alarmes à large bande sur les camions qui déchargent leur neige.
«Depuis 2012 que le dépôt est en opération et que le claquage de bennes est interdit. Il y a encore du claquage de bennes. On sait que c’est utopique de penser que durant une opération de déneigement, les camionneurs vont prendre leur temps. Ils n’ont jamais réussi à régler le problème mais cette fois-ci, ça va être la bonne? On a des doutes.»
LE PLAN DE LA VILLE POUR RÉDUIRE LE BRUIT
Un mur acoustique
- Longueur de 655 mètres (sur le boulevard Louis-XIV)
- Hauteur de 4 à 6 mètres selon les endroits
- Il sera composé de bois et de laine insonorisante
- Construction entre mars et septembre 2023
- Coût : 2,7 M$
Végétalisation du dépôt à neige
- Une butte sera aménagée au nord pour créer un écran visuel
- Jusqu’à 4000 arbres et 20 000 arbustes plantés d’ici 2025
- Les végétaux seront surtout plantés à l’est et au nord-est du site