L’or pour Marion Thénault devant ses proches
Coupe du monde de sauts du Relais
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L’olympienne Marion Thénault a comblé la foule partisane réunie au Relais en remportant cet après-midi la médaille d’or de la Coupe du monde de sauts.
Dernière à s’élancer devant ses parents, sa famille, ses amis et son ancien entraîneur de gymnastique, Thénault a réussi un excellent saut pour signer la deuxième victoire de sa carrière en Coupe du monde et prendre par la même occasion la tête du classement cumulatif. En super finale, elle a effectué le back full double full pour la première fois en Coupe du monde.
«C’est un sentiment incroyable, a exprimé Thénault. La foule m’a procuré beaucoup d’énergie. C’est l’un de mes meilleurs sauts depuis longtemps. Je suis vraiment fière et c’est tellement spécial de partager ce moment avec tout le monde. Je porterai le maillot jaune dimanche pour la première fois de ma carrière.»
Avec l’exclusion de la médaillée d’or olympique australienne Danielle Scott et de sa compatriote Laura Peel de la super finale, la sauteuse de Sherbrooke voulait saisir sa chance. «Quand j’ai vu que deux légendes et deux filles que j’admire beaucoup n’avaient pas atteint la super finale, j’avais une petite voix intérieure qui disait Marion c’est la tienne, a-t-elle raconté. Dernière à m’élancer dans la super finale, j’étais dans ma bulle et je voulais réussir le meilleur saut possible.»
Préparation mentale méticuleuse
Heureuse de se produire à la maison, Thénault devait toutefois composer avec cette pression additionnelle. «La préparation mentale a eu un impact important, a-t-elle expliqué. L’an dernier même si les amateurs n’étaient pas admis en raison des règles sanitaires, j’étais stressée de compétitionner à la maison. Cette année, je savais que la gestion émotionnelle serait plus difficile. J’ai donc suivi une routine mentale très stricte et fait beaucoup de visualisation. Ça s’est passé mieux qu’en visualisation.»
Thénault visera-t-elle le doublé demain? «Je vais apprécier ma victoire avant de penser à demain.»
Jeff Bean a louangé sa protégée. «C’est vraiment, vraiment exceptionnel ce que Marion a accompli, a déclaré l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. Elle a réussi son meilleur saut en carrière chez elle avec toute la pression qui l’accompagne. Elle a très bien géré la pression. Il faut maintenant remettre ça demain.»
«Malgré l’absence de deux des meilleures en super finale, Marion a fait ses mêmes sauts, de poursuivre Bean. Elle les aurait battues de toute façon.»
Avec un score de 96,23 points, Thénault a obtenu son meilleur pointage en carrière en Coupe du monde pour devancer l’Américaine Ashley Caldwell (92) et l’Ukrainienne Anastasiya Novosad (86,71).
Première finale
À sa première Coupe du monde en carrière, Rosalie Gagnon a atteint la finale, terminant en 11e position. «Je ne m’attendais pas de me classer pour la finale à ma première Coupe du monde, a reconnu la skieuse de l’équipe du Québec âgée de seulement 16 ans. Je n’avais pas de pression et j’étais ici seulement pour prendre de l’expérience. J’étais très émue quand les filles de l’équipe du Québec m’ont entouré pour célébrer quand ma qualification pour la finale a été confirmée.»
À sa première Coupe du monde en carrière, Charlie Fontaine n’a pas été en mesure d’obtenir son billet pour la finale. Elle a terminé en 14e place. L’olympienne Flavie Aumond a elle aussi raté la finale. Elle a chuté et pris le 16e rang.
Lewis Irving joue d’audace et chute en super finale
L’audace de Lewis Irving n’a pas été payante en super finale.
Premier à s’élancer lors de la ronde ultime, Irving a joué gros en misant sur un triple périlleux avec cinq vrilles. C’est la première fois que le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Pékin dans l’épreuve mixte tentait ce saut en compétition et il n’a pas été en mesure de l’atterrir. Il a conclu au 5e rang.
«C’est malheureux que je n’aie pas été en mesure de l’atterrir, mais je suis content d’avoir fait mon gros saut en situation de pression, a-t-il raconté. C’était audacieux parce que c’est l’un des sauts les plus difficiles sur le circuit, mais je vais avoir besoin de ce saut au championnat mondial. Je visais l’or et j’aurais été intouchable si je l’avais réussi.»
Jeff Bean misera sur la même stratégie, aujourd’hui, lors de la deuxième Coupe du monde au Relais. «On veut pousser sur le degré de difficulté en prévision du mondial, a expliqué l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. On aurait aimé qu’il monte sur le podium, mais je suis content qu’on ait tenté le saut afin d’enlever le stress dans le futur. Il l’a déjà réussi à l’entraînement. Lewis a fait un bon saut, mais il est arrivé deux km/h trop vite. C’est ma faute et non la sienne.»
Médaillé de bronze à Ruka lors de la première épreuve de la saison, Irvinq a goûté chaque moment de son expérience devant une foule conquise. «C’est incroyable l’énergie qu’on ressentait en raison de la foule. J’ai hâte de le refaire demain.»
L’Américain Quinn Dehlinger a devancé le Suisse Noé Roth et l’Ukrainien Dmytro Kotovski pour remporter l’or.
Quatre Canadiens en finale
En plus d’Irving, trois autres Canadiens ont atteint la finale réservée aux 12 meilleurs sauteurs. Pour Victor Primeau qui se qualifiait pour une deuxième Coupe du monde consécutive, il s’agissait d’un résultat inespéré. La journée avait mal début pour Primeau qui s’était coupé à la langue après avoir raté un saut à l’entraînement.
«Deux finales en deux épreuves, c’est au-dessus de mes objectifs, a reconnu l’auteur d’une 9e place. Mon objectif était de réussir une finale cette année et je suis déjà rendu à deux. La confiance fait la différence.»
De leur côté, Alexandre Duchaine et Émile Nadeau ont pris respectivement les 10e et 11e place. «Je suis content de mon saut en qualifications, mais moins de celui en finale où je n’ai pas été en mesure de l’atterrir, a souligné Duchaine qui est le champion canadien en titre. Je vais revenir plus fort demain.»
Miha Fontaine exclu de la finale
Miha Fontaine n’a pas été en mesure de se qualifier pour la finale. Il est tombé par en avant à l’atterrissage et il a conclu au 15e rang. «Depuis nos premières descentes ce matin, le vent s’est levé et j’ai amorcé mon départ trois mètres plus haut, mais ce n’était pas assez, a-t-il expliqué. C’est parfois difficile de faire le bon choix dans ces circonstances. Il m’a manqué encore un peu de vitesse. J’ai tout donné, mais je n’ai pas de contrôle sur le vent.»
Bean était émotif quand il a commenté la prestation de Fontaine. «Ça me touche qu’il ait raté la finale. Il était tellement proche. Il s’est retrouvé deux millimètres en avant. Son départ et son saut étaient bons. Il est à la bonne place et il doit garder sa confiance.»