Des Montréalais n’en peuvent plus de se faire défoncer leur voiture
Des dizaines de véhicules stationnés ont été pris pour cible en quelques jours.
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Se faire défoncer sa vitre de voiture est devenu un véritable fléau dans le quartier Centre-Sud à Montréal, où des résidents ont désormais peur de stationner leur voiture dans le quartier.
Entre mercredi et lundi dernier, au moins une vingtaine de voitures qui étaient stationnées ont été retrouvées avec une vitre brisée, souvent avec un habitacle en désordre qui semblait avoir été fouillé, souvent sans que rien n’y ait été volé, selon des témoignages recueillis par Le Journal.
La plupart d’entre elles se trouvaient sur les rues Beaudry, de la Visitation, de Montcalm et Atateken.
Anthony Pageau, qui réside dans le quartier, raconte avoir retrouvé sa voiture avec la vitre côté passager fracassée lundi, rue Beaudry.
« On n’a pas de moyen de se protéger, explique-t-il. Je n’ai pas de stationnement, donc je n’ai pas le choix de me garer dans la rue. »
Il ne comprend pas pourquoi sa voiture a été visée, puisqu’il n’avait « rien laissé » dans celle-ci et que rien n’a été volé. « C’est vraiment fâchant », déplore-t-il.
Devenu courant
David Halley Ponce Lopez explique que ces mauvaises surprises sont devenues courantes dans le secteur.
Après avoir retrouvé sa propre voiture avec une vitre défoncée le jour de Noël, il raconte en avoir vu une autre dans le même état près de chez lui la semaine dernière, avant d’en voir quatre autres lundi.
« On dirait que la personne se promène de vitre en vitre et les défonce toutes de façon assez récurrente. J’aimerais ça habiter dans un quartier où je n’ai pas peur de laisser ma voiture dans la rue. »
Anaïs Basso, qui ne possède pas de voiture, raconte avoir vu « au moins sept » voitures vandalisées de la même façon rue de la Visitation dimanche. Selon elle, pratiquement aucune voiture qui était stationnée sur le tronçon n’avait été épargnée.
Ça coûte cher
Chaque fois, le geste coûte des centaines de dollars aux victimes, qui doivent choisir entre débourser un important montant pour payer la franchise d’assurance, ou simplement payer elles-mêmes les réparations.
« Je suis une mère monoparentale et 700 $ d’un coup pour une franchise, ça fait beaucoup d’argent », souligne Judith Laine, qui a retrouvé sa voiture parmi cinq véhicules avec la vitre défoncée dans le stationnement extérieur de son immeuble à logements.
Elle « n’a même pas été chercher » sa voiture de location pendant les réparations, par crainte que celle-ci subisse le même sort.
La mairesse interpellée
Le Service de police de la Ville de Montréal a décliné notre demande d’entrevue au poste de quartier 22, qui couvre la plupart du territoire affecté par le fléau.
« Sans nous avancer sur un nombre de cas précis qui auraient eu lieu sur le territoire du poste de quartier [PDQ] 22, soyez assurés que le Service de police de la Ville de Montréal prend les vols commis dans des véhicules au sérieux et ne ménage pas ses efforts pour les élucider et y mettre fin », a indiqué la porte-parole Anik de Repentigny.
Plusieurs citoyens estiment que la sécurité se dégrade dans le quartier et interpellent directement la mairesse, Valérie Plante.
« Dans Ville-Marie, on va se le dire, ça ne va vraiment pas bien, constate Félix, un résident de 34 ans dont la voiture a aussi été vandalisée lundi. La mairesse de Montréal, c’est son arrondissement, elle devrait s’y promener un peu plus souvent. »
« Elle devrait s’occuper de ça et rendre le coin plus sécuritaire au lieu de barrer des rues et faire des pistes cyclables partout », renchérit Judith Laine.