Taux d'intérêt: Justin saura-t-il choisir?
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Les médecins le disent toujours : il faut prendre les anti-biotiques jusqu’au dernier, même si les symptômes sont terminés, pour éviter une réinfection.
Avec la hausse des taux d’intérêt, c’est la même chose.
Il faut malheureusement en encaisser une autre pour être sûr que l’inflation ne reprendra pas de vigueur.
Surtout que la Banque du Canada a tardé à administrer le traitement.
Espérons que cette fois-ci sera la dernière de la série. Les huit hausses importantes ont fait mal aux familles déjà très endettées.
Il faut choisir
On voit déjà les effets des dernières hausses sur le marché immobilier et sur la consommation. Mais dans les épiceries, on va encore y goûter pendant un bon moment.
La Banque a donc pris une décision qui est loin d’être populaire, mais qui pourrait être nécessaire à moyen terme.
Le premier ministre Justin Trudeau saura-t-il, lui aussi, faire les choix qui s’imposent ?
On peut en douter quand on écoute son ancien ministre des Finances, Bill Morneau.
Il disait récemment que le premier ministre préfère marquer des points politiques plutôt que de penser aux politiques publiques à long terme.
Au fond, Justin Trudeau doit cette fois-ci choisir la prospérité du Canada à long terme avant celle de son parti.
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Le fric
Il peut répéter tant qu’il veut que notre situation est très enviable quand on se compare aux pays du G7. Si l’on veut garder notre cote de crédit AAA, il faudra prendre des décisions difficiles.
Les milliards empruntés avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés vont coûter beaucoup plus cher au cours des prochaines années.
Ne pas investir dans certains secteurs pourrait nous empêcher de créer de la richesse, affaiblir les systèmes de santé, nous faire abandonner les plus démunis...
Mais trop de dépenses, cela pourrait mettre de l’huile sur le feu de l’inflation.
Le gouvernement ne doit pas appuyer sur l’accélérateur alors que la Banque du Canada a le pied sur le frein.
Que les choses ont changé
Les choses ont quand même pas mal changé à Ottawa.
À une époque, on sous-estimait les revenus. Les prévisions de croissance économique étaient hyper prudentes pour permettre aux gouvernements de se vanter d’être de bons gestionnaires quand les choses allaient mieux que prévu.
Maintenant, les libéraux ont tendance à sous-estimer les dépenses.
On fait des promesses de nouveaux programmes au NPD. Des milliards pour les soins dentaires et l’assurance médicaments. Des milliards promis aux provinces pour les transferts importants, comme la santé et les garderies.
Il faudra aussi des milliards pour une nouvelle politique industrielle si on ne veut pas se faire larguer par les États-Unis.
On parle de dépenses structurelles qu’on repousse dans le temps, mais qui vont avoir des coûts année après année.
Si nous, comme citoyens, on se serre la ceinture, on fait des choix difficiles, parfois entre du lait ou du beurre à l’épicerie, le gouvernement fédéral peut le faire.