Non aux agences de placement
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Voilà maintenant plus de 20 ans que je plaide pour une contribution accrue de joueurs privés pour améliorer l’accès aux soins de santé. Pas un accès limité pour les riches, un accès amélioré pour tous.
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Je crois que nous devrions bénéficier d’un système mixte – public-privé – accessible pour vrai. La gratuité comme seul gage d’accessibilité est une grosse illusion. De quelle accessibilité parle-t-on lorsqu’il faut attendre 20 h à l’urgence ou encore 18 mois pour une chirurgie ?
Cela dit, les agences de placement d’infirmières doivent-elles être incluses comme une contribution utile du privé au système de santé ? Ma réponse est non. Plus dans le contexte de 2023. Au départ, les agences apportaient une option de flexibilité aux établissements du réseau. Dans un cas d’exception, un cas d’urgence, on pouvait pourvoir un poste vacant par une infirmière d’agence.
Augmentation anormale
Cependant, au fil des années, les choses ont dérapé. En raison de la paresse de certains gestionnaires ou de la faiblesse du réseau, les agences se sont multipliées. Nous en sommes à un point où des agences volent des infirmières à des établissements pour mieux leur offrir les services de cette même infirmière la semaine suivante... au double du tarif !
Dans un contexte où l’on manque de monde partout, où il est difficile de trouver assez de volontaires pour travailler la nuit, la fin de semaine ou pendant les vacances, les agences créent une injustice flagrante. Parce que l’infirmière qui travaille en agence a le droit de refuser. On ne peut lui imposer des horaires si elle se déclare non disponible.
Tout le réseau se retrouve dans un cercle vicieux. Plus l’injustice est flagrante, plus les agences peuvent s’en servir pour recruter. Et plus les agences recrutent, plus les établissements se retrouvent dans l’incapacité de combler les quarts de travail difficiles.
Le rôle du privé
Oui au privé lorsqu’il prend en charge des patients et règle son problème de santé dans un meilleur délai. Les cliniques de chirurgie aident présentement à rattraper les retards accumulés pendant la pandémie. On dit que le même chirurgien pourra faire le double d’interventions pour une journée dans une clinique privée par rapport au bloc opératoire d’un hôpital.
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Oui au privé lorsqu’il amène de l’innovation. De nouvelles pratiques comme la télémédecine, via le recours aux dernières technologies, améliorent l’offre générale en santé. On évite ainsi des visites à l’hôpital.
Or, les agences de placement n’apportent pas de réelle innovation, elles ne s’occupent pas des patients. Même pour une personne ouverte à une contribution accrue du privé, la valeur ajoutée à la société de leur contribution n’est pas au rendez-vous.
Au départ, elles jouaient un rôle utile de dépannage. Mais avec l’explosion de leur nombre et de leur recrutement, elles sont devenues des parasites qui profitent d’un système à genoux. Le gouvernement et les partis d’opposition devraient travailler main dans la main dans la prochaine session parlementaire pour corriger cette aberration.