Chapeaux à l'honneur
Beaudry

Henri Henri, légendaire magasin de chapeaux de Montréal depuis 1932, garde aussi de beaux morceaux d’histoire sportive derrière ses tablettes. Dans les années 1950 et 1960, lorsqu’un joueur des Canadiens ou de l’équipe adverse réussissait trois buts, le chapelier, reconnu à travers le Canada, offrait un magnifique chapeau à l’auteur du triplé. Maurice Richard et Bernard Geoffrion étaient presque des habitués, mais Henri Henri a aussi récompensé de grands adversaires comme Mikita, Hull, Howe, etc.
Est-ce là que sont nées l’expression et la tradition du « tour du chapeau » ? Pas du tout. Ça vient des Anglais de Sheffield (Angleterre) et c’était en 1857. Pas au hockey, au cricket, lorsque H. H. Stephenson a réussi à passer trois guichets consécutifs. Le commanditaire de l’événement lui aurait alors fait cadeau d’un couvre-chef et on a alors dit que le champion avait réussi un « hat trick ».
TOUS EMBARQUENT
Tout l’univers des sports s’est ensuite emparé du chapeau. Les Français, au soccer et au rugby, l’ont appelé le « coup de chapeau ». Le monde du hockey francophone lui a donné le nom de « tour du chapeau » et l’expression a aussi trouvé une niche dans différentes disciplines.
On l’oublie, mais pas plus tard qu’en décembre dernier au Qatar, Kylian Mbappé de France en a réussi un dans la finale contre l’Argentine. Un cas extrêmement rare...
Au soccer toutefois, on dira que le vrai des vrais trucs du chapeau n’est pas simplement de marquer trois buts. La grande réalisation est plutôt ce qu’a accompli Michel Platini le 19 juin 1984 dans un match contre la Yougoslavie. Oui, Platini a compté trois fois, mais il a compté un premier but du pied droit, un deuxième du pied gauche et il a complété avec un but de la tête. Essayez ça à la maison.
COMME LE GRAND JEAN
Les vieux purs et durs du hockey, eux, ajouteront que le vrai tour du chapeau est un match de trois buts, oui, mais trois buts d’affilée. Pas de but d’un coéquipier ou d’un adversaire dans la séquence. Comme l’a notamment réussi Jean Béliveau le 5 novembre 1955. À cette époque, une équipe restait punie, en désavantage numérique, même si les rivaux comptaient un but. Or, le grand Jean en avait réussi trois en 44 secondes dans une séquence à 5 contre 3. Était-ce les plus rapides de l’histoire ? Même pas. Bill Mosienko des Blackhawks en a déjà enfilé trois en 21 secondes contre les Rangers.
Les trucs du chapeau existent aussi en course automobile alors qu’un pilote doit réussir, dans le même Grand Prix de Formule 1, à décrocher la pole position, le tour le plus rapide de la piste et, par-dessus tout, terminer au premier rang de la course.
Et puisqu’on y est, il est aussi possible d’enregistrer un coup de chapeau à la plus grande épreuve cycliste au monde, le Tour de France. Il faut compléter l’épreuve avec un premier rang en solitaire, un autre en sprint et un autre contre-la-montre.
AUTRES CHAPEAUX
Il est arrivé qu’on attribue des tours du chapeau à la personnalité et au style d’athlètes comme Gordie Howe. Le tour du chapeau Howe est un match avec un but, une passe et une bagarre. Ailleurs, un internaute parle d’un tour du chapeau Dominique Ducharme : dans la même saison, une COVID, une finale de la Coupe Stanley et un congédiement.
Le plus incroyable tour du chapeau que le Canadien pourrait réussir serait celui du repêchage. Après avoir sélectionné Juraj Slafkovsky en juin dernier, obtenir Connor Bedard dans moins de 6 mois et un autre premier choix un an plus tard. Ayoye les rêveurs.
De l’enclave
- Allez voir ça à la Place Bell de Laval, la semaine prochaine, le week-end des étoiles de la Ligue américaine les 5 et 6 février. Concours d’habileté et matchs semblables à ceux de la LNH... mais pas mal moins chers les billets.
- Le principal problème de l’ours polaire n’est pas la chasse, mais bien le réchauffement climatique. D’ici 25 ans, l’ours blanc aura perdu en fonte des glaces 40 % de sa surface de survie. La population d’ours polaires pourrait alors diminuer des deux tiers.
- Quand Mitch Marner des Leafs finissait son junior sous Dale Hunter avec London (2016), il était deuxième compteur de l’équipe. Qui était le premier ? Christian Dvorak qui, en passant, est allé en série éliminatoire une seule fois en presque 7 ans de carrière. Dvorak était centre entre Marner et Matthew Tkatchuk. Ça aide.
- Saviez-vous que l’origine du mot ski est norvégienne et signifie « fendre » ? Saviez-vous que plus de 35 % de la population suisse fait du ski, les premiers au monde ? Saviez-vous que les domaines skiables les plus fréquentés sur la planète sont en France ?
- Au concours d’habiletés du match des étoiles de la LNH qui aura lieu en Floride le 3 février, s’ajouteront de nouvelles épreuves qui seront disputées notamment sur la plage et sur un terrain de golf.
- L’ancien capitaine des Canadiens, Brian Gionta, vit maintenant à Rochester (NY) et suit de près les activités des Sabres, non loin à Buffalo. Il participe hebdomadairement à un balado avec un autre ancien de Montréal, Craig Rivet.
- Parlant d’anciens, Jaroslav Halak connaît une séquence du tonnerre avec les Rangers. Maintenant âgé de 37 ans, Jaroslav a gagné ses quatre derniers matchs avec une moyenne de buts alloués de 2,00 et un taux d’efficacité de ,927. Les Rangers sont sa septième équipe depuis son arrivée dans la LNH avec les Canadiens en 2006. Comme le bon vin, Halak.
- Anciens Canadiens ? David Desharnais, premier compteur de l’équipe de Fribourg en Suisse, joue maintenant avec Raphael Diaz et Jacob de la Rose, deux autres ex.
- Quand arrivera la date limite des échanges dans la LNH (3 mars), les Canadiens seront en voyage sur la côte ouest. Certains ne reviendront probablement pas avec leurs coéquipiers.