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Fonderie Horne: l'autorisation d'empoisonner

Fonderie Horne: l'autorisation d'empoisonner
Photo d’archives

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Une fois de plus, la Fonderie Horne se verra accorder le droit d’empoisonner la population et l’environnement de Rouyn-Noranda.

Selon les informations qui ont coulé, elle pourra émettre cinq fois plus d’arsenic dans l’air que ce que permet la norme québécoise. C’est une amélioration si on compare à ce qui est actuellement permis, mais c’est insuffisant.

Injustice

La santé des citoyens de Rouyn-Noranda est-elle moins importante que celle des autres Québécois ?

En 2018, des chercheurs ont mesuré une moyenne de quatre fois plus d’arsenic dans le corps d’enfants habitant près de la fonderie que dans ceux résidant à Amos.

Rappelons que nos petits respirent plus, boivent plus et mangent plus par unité corporelle que les adultes. Leur système immunitaire et leurs organes étant immatures, cela les rend plus vulnérables à la pollution que la population moyenne.

Comme l’amiante et bien d’autres contaminants, l’arsenic n’a pas d’odeur et les conséquences sur la santé ne sont généralement ressenties que des années, voire des décennies plus tard.

Cela donne une fausse impression de sécurité à la population. La quasi-invisibilité de risques, pourtant bien documentés, retarde la mise en œuvre de solutions nécessaires.

Aveuglement volontaire

L’arsenic est un poison. Il n’existe pas de doses d’exposition totalement sécuritaire.

La norme du 3 ng/m3 autorisée partout au Québec est déjà un compromis. En autoriser 15, voire 100, comme durant les cinq dernières années, relève de l’aveuglement volontaire.

L’arsenic est non seulement un cancérigène reconnu, mais on sait aussi que d’y être exposé de manière prolongée est associé à des problèmes neurologiques tels que des retards de développement chez les enfants, et potentiellement la maladie de Parkinson et l’alzheimer. 

Qui plus est, à Rouyn-Noranda, la population respire un véritable cocktail de produits chimiques. En plus de l’arsenic, la fonderie rejette au moins 23 autres contaminants, dont du plomb, du cadmium, du nickel, du mercure, du cobalt, etc. !

Les effets cumulatifs, multiplicatifs et potentiellement synergiques de l’exposition à tous ces polluants a de quoi inquiéter, même s’ils sont encore trop peu discutés.

Les emplois

Je comprends les travailleurs, leur syndicat et toute la communauté de Rouyn-Noranda d’être préoccupés par les emplois de la fonderie. En plus d’offrir de bons salaires, Glencore finance la culture, les sports et maintes activités qui contribuent au bien-être immédiat de la population.

Ils ne devraient pas avoir à choisir entre santé et emplois.

Ça sent la manipulation quand on entend que de respecter la norme québécoise mènerait à la fermeture de la fonderie.

Au-delà du développement de technologies onéreuses, qui n’existent peut-être pas (si on la croit), elle contrôle pleinement le contenu des matières qu’elle engouffre dans ses fourneaux.

Des déchets dangereux du monde entier y sont fondus. La concentration d’arsenic peut atteindre 19,6 % dans certains cuivres, alors que même la Chine ne permet pas des importations dépassant 0,5 % !

Le hic est qu’en ce moment ce qui est le plus polluant est aussi le plus payant.

Avec les 19 milliards de profits qu’elle a engrangés aux six premiers mois de 2022, Glencore a les moyens de polluer moins. C’est au gouvernement de l’obliger à respecter les normes québécoises pour protéger la santé.

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