Hausse de taxes de 12,5%: inflation et erreurs du passé à Saint-François-de-l’Île-d’Orléans
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Des données compilées par l’équipe du Bureau d’enquête auprès de plusieurs centaines de municipalités démontrent que plusieurs villes et villages du Québec n’hésitent pas à imposer des hausses de taxes supérieures à l’inflation. Le Journal a été à la rencontre de citoyens et maires de ces villes qui expriment leur point de vue.
Les résidents de Saint-François-de-l’Île-d’Orléans sauront au cours des prochains jours comment la hausse de taxes de 12,5 % les affectera, alors que leur facture atterrira dans la boîte aux lettres.
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Les citoyens que Le Journal a contactés n’avaient pas reçu leur avis d’imposition encore, mais savaient que la hausse qui s’en vient est salée. À Saint-François, un village qui compte quelque 530 habitants, à la pointe est de l’île d’Orléans, le taux grimpera de 12,5 %. C’est la plus forte hausse dans la Communauté métropolitaine de Québec, en 2023, avait constaté en décembre Le Journal, qui avait fait la recension.
Pas encore de gros ressac
Yoland Dion, ancien maire de l’endroit, estime que la marche est haute, mais considérant les baisses des dernières années, la pilule n’est pas trop difficile à avaler.
«Dans le contexte, ce n’est pas si pire», dit-il. Un commerçant qui n’a pas voulu qu’on le nomme publiquement a mentionné sa surprise de recevoir une telle hausse. Une résidente a quant à elle parlé de «choc», soulignant que dépenses ne sont pas si nombreuses. Mais en général, la hausse ne soulève pas les passions pour le moment.
Le directeur général de la municipalité, Marco Langlois, avait confié au Journal en décembre que les décisions ont été difficiles.
«C’est la plus mauvaise année qui pouvait nous tomber dessus. Il y a plein de choses sur lesquelles c’est très difficile d’avoir du contrôle.»
Néanmoins, il souligne qu’«il faut faire attention aux pourcentages de hausses. On était parmi les plus bas».
Pour la mairesse, Lina Labbé, les citoyens «ont été très épargnés dans les dix dernières années» avec deux gels, deux baisses de taxes et des augmentations selon l’indice des prix à la consommation. L’inflation galopante des derniers mois a par contre rattrapé l’administration municipale.
«Cette année, on a donné un coup, on n’a pas le choix.»
Elle rappelle que la municipalité a déjà affecté des surplus pour limiter les hausses de taxes.
«On ne peut pas manger tous nos surplus. Il y a des années où on n’aurait pas dû baisser ou geler les taxes. Mais à un moment donné, on ne peut pas faire de miracle.»
– Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée