Appétit de loup ou d’oiseau?
Coup d'oeil sur cet article
Comment savoir si on a encore faim ? Quand s’arrêter ? La satiété, dans le dictionnaire, est décrite comme un désir amplement satisfait.
Ça me fait sourire. En espagnol dans ma famille, après un repas, la politesse veut que l’on dise : « Je suis satisfaite, merci ! » On ne dit pas : « Je suis pleine. » Ce qui ne veut pas dire qu’on ne l’est pas !
La lourdeur
Levez la main ceux qui quittent la table le bedon trop plein ? Ça n’a jamais été naturel pour moi de me connecter à mon appétit. Autrement dit, de savoir comment ressentir le sentiment de satiété. Pourtant, ce devrait être simple, mais c’est loin d’être facile pour moi. Je dois mastiquer et manger lentement et poser ma fourchette entre quelques bouchées. Laisser de la nourriture dans mon assiette est aussi un truc que ma maman m’enseignait.
Je ne suis pas la seule à s’être fait dire paradoxalement de finir son assiette pour ne pas gaspiller. Pourquoi ne pas faire des restants avec ces petites bouchées dont on ne veut plus en fait ? Sans le dire, ma mère donnait tout de même l’exemple.
Se connaître sans se juger
La réalité, c’est qu’on est comme on est ! Si vous êtes comme moi et que vous mangez tout rond vos bouchées (je me suis beaucoup amélioré dans les dernières années, je tiens à me féliciter au passage), rappelons-nous des trucs de ma maman. Le sentiment de quitter la table et d’avoir mangé à sa juste faim est tellement agréable. Qui ne connaît pas la sensation inconfortable de devoir déboutonner son pantalon à table avec l’impression qu’on va exploser ? Je connais, je m’en confesse.
Mon truc du micro-ondes
Avec mes enfants, j’ai souhaité leur enseigner à gérer eux-mêmes leur appétit. Bébés, ils le faisaient naturellement. Ils tournaient la tête pour signaler qu’une bouchée de purée supplémentaire était de trop. Plus grands, quand ils me demandaient s’ils pouvaient se servir une deuxième fois (et une troisième fois maintenant adolescents), je leur répondais toujours que je n’en avais aucune idée. « Pose la question à ton estomac. Comment je peux savoir si tu as encore faim ? »
Ils étaient tout petits et je leur pointais l’heure sur le micro-ondes et j’ajoutais 10 minutes à ce temps. S’il était 18 h 10, je leur disais : « À 18 h 20, pose la question de nouveau à ton estomac et il te répondra. » La plupart du temps, 2 minutes après, ils n’y pensaient plus et demandaient à quitter la table.
Je suis très heureuse qu’ils sachent gérer leur « budget faim » en écoutant les signaux de leur corps, avec intuition. Ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas d’écarts, comme avec un budget financier, mais ils maîtrisent et connaissent les principes de la satiété en pleine conscience.
Tout n’est pas encore gagné
Dans mon cas, plus je mange vite sans mastiquer, plus j’en reprends. Mes papilles me rappellent toujours qu’elles habitent dans ma bouche et non pas dans mon estomac. Quand je m’envoie des bouchées à la vitesse grand V, elles m’en redemandent, faute de temps pour revivre ce grand plaisir de déguster des délices. Je ne suis pas satisfaite comme l’indique le dictionnaire, mais alors bien bourrée.
C’est la vie, je ne me mets pas de pression. Avant chaque repas, j’essaie de me rappeler de manger len-te-ment et de mas-ti-quer. Ça décuple le plaisir infini de manger. Mon sport préféré. Bon app !