Arômes conçus par François Chartier: sentir Riopelle au Musée des beaux-arts
Une expérience olfactive autour de «L’hommage à Rosa Luxemburg» sera conçue par le sommelier François Chartier
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Les amateurs d’art sont habitués à admirer l’œuvre du grand Jean Paul Riopelle avec leurs yeux. Dans le nouvel espace dédié au peintre québécois qui verra le jour au Musée national des beaux-arts du Québec, fin 2025, ils pourront maintenant en découvrir les arômes conçus par François Chartier.
Le sommelier québécois de renommée internationale a amorcé il y a quelques mois la conception « d’une expérience olfactive » en lien avec la fresque monumentale L’Hommage à Rosa Luxembourg.
Des arômes seront intégrés à l’œuvre, longue de 40 mètres et formée de trente tableaux, au moyen de diffuseurs. Compte tenu de la richesse visuelle de la toile, François Chartier a l’embarras du choix.
« On voit des oies, des fougères, la biodiversité de L’Isle-aux-Grues, on voit des couleurs. Il y a l’histoire de Riopelle avec Joan Mitchell, donc il y a le deuil et la mort. Nous sommes en train de sélectionner ce qu’on veut faire vivre aux gens. Vous allez arriver devant un panneau, vous allez sentir la fougère. Devant un autre panneau, ce sera quelque chose de plus complexe qui va vous faire penser à la mort ou à la vie », explique-t-il, en entrevue au Journal.
- Écoutez l'entrevue avec François Chartier à l’émission de Sophie Durocher diffusée chaque jour en direct 15 h 15 via QUB radio :
Avant, il y a eu Picasso
Actuellement exhibée au Pavillon Pierre-Lassonde, La Rosa deviendra une des pièces maîtresses du futur Espace Riopelle. Le spectaculaire triptyque déménagera dans une salle circulaire située au sommet du nouveau pavillon qui sera érigé au coût de 42,5 millions $ sur les terres du MNBAQ, à Québec.
Ce n’est pas la première fois que M. Chartier crée des odeurs pour des tableaux. En 2018, il avait conçu des arômes pour dix œuvres du grand Pablo Picasso dans le cadre d’une exposition présentée à Barcelone.
« Ça permettait aux gens de vivre Picasso différemment, d’être touché au niveau des émotions et des souvenirs », dit le sommelier, qui estime que l’alliance arts visuels et expériences olfactives est vouée à un bel avenir.
« Les arômes permettent de jouer sur les émotions, et l’art, c’est ça. À mon avis, on va voir beaucoup d’expériences olfactives se développer dans les musées du monde. Si on est en train de créer cette révolution à partir du Québec, et l’avenir nous le dira, tant mieux. »