Bobby Hull a marqué la famille Racine
Le clan de Québec conserve d’heureux souvenirs de l’ancienne gloire des Blackhawks et des Jets
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«C’est comme si je venais de perdre un ami proche. Pourtant, je ne suis pas un joueur de hockey.»
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Richard Racine, fils de Paul, qui a été l’un des fondateurs des Nordiques de Québec à l’époque de l’Association mondiale de hockey (AMH), est touché par le décès de Bobby Hull à l’âge de 84 ans.
Grâce à son paternel, il a été en mesure de connaître l’homme derrière le hockeyeur.
«Nous étions huit enfants chez nous, a raconté Richard Racine. Bobby aimait se retrouver au sein de notre gang. À compter de 1973, où il a joint l’AMH, il a très bien connu mon père.
«Ils se rencontraient été comme hiver. C’est arrivé une douzaine de fois. Il nous visitait au chalet et on faisait du bateau avec lui. En 1974, mon père avait obtenu la présidence de la Traversée du Lac-Saint-Jean et Bobby était descendu là avec mon frère comme chauffeur avec sa Rolls-Royce.
«Près de 50 ans plus tard, les gens en parlent encore.»
M. Racine se souviendra toujours de sa première et de sa dernière rencontre avec le «Golden Jet».
«Il est venu à la maison après un match des Jets à Québec. J’avais 11 ans. Il m’avait dit : “nous serons les meilleurs amis pour la vie”. Par la suite, chaque fois que nous nous sommes rencontrés, c’était comme si on s’était vus la veille. Il se souvenait de tous mes frères et de mes sœurs.
«Lors de sa dernière visite à Québec, en octobre, il m’a reconnu tout de suite. J’ai pu passer un moment mémorable. J’avais une relation privilégiée avec lui.»
Une histoire de dentiers
Racine a plusieurs anecdotes au sujet de Bobby Hull. Ce dernier avait toujours le cœur sur la main.
«Je me souviens d’une histoire avec ma sœur Marie-Hélène qui avait six ans. Elle lui parlait en se cachant la bouche avec sa main. Bobby lui dit : “pourquoi fais-tu cela?”
«Elle n’avait pas ses palettes et elle trouvait que ce n’était pas beau.»
La suite est à l’image de Hull.
«Il a enlevé ses trois partiels dentaires avant de lui faire le plus grand sourire possible. Il ne lui restait que cinq ou six dents dans la bouche! C’est le gars le plus cool que j’ai connu.»
Une bonne fourchette
Hull était aussi une bonne fourchette. «Je devais toujours m’asseoir à côté de lui au restaurant. À la fin, il vidait les assiettes de tout le monde autour de la table. Un soir, au Continental, j’avais fait un bras de fer avec mes deux frères contre lui.»
«Pendant qu’on forçait pour lui faire plier le bras, il avait fini tous les desserts avec son autre bras.»
Un transfert de 1 million $
Dans les années 70, Hull avait créé un précédent en passant de la LNH à l’AMH. Il avait demandé un boni de 1 million $ pour faire le saut. Les Jets de Winnipeg avaient levé la main pour lui verser cette somme.
«C’était une demande dérisoire, a souligné Richard Racine. Dans ce temps-là, les millions, ça n’existait pas dans le sport professionnel.
«Pour s’assurer de sa venue dans le circuit, Bill Hunter, Dennis Murphy et mon père avaient décidé de demander une contribution de 62 400 $ aux autres équipes. Les Jets ont payé la balance. C’est un transfert qui a révolutionné le hockey parce que les joueurs étaient un peu exploités à cette époque.»
Durant sa vie, Hull aura marqué le monde du hockey, mais aussi une famille de Québec qui lui avait ouvert sa porte.