Nouveau stratagème: des escrocs publient de faux avis d’enfants disparus
Les fraudeurs veulent entourlouper les internautes
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Les autorités mettent en garde les Québécois contre des escrocs sans scrupule qui publient dans les réseaux sociaux de faux avis d’enfants disparus, afin que ces messages deviennent viraux pour ensuite arnaquer les internautes.
«Ça me frustre beaucoup de voir ça. On invite évidemment les gens à signaler toutes ces publications», dénonce Nancy Duncan, directrice des opérations du Réseau Enfants-Retour, un organisme offrant des services de première ligne aux familles dont un jeune est porté disparu.
Elle réagissait ainsi à un message frauduleux publié le 21 janvier dans Facebook annonçant la fausse disparition d’un garçon à Montréal. Mme Duncan a vite repéré l’arnaque puisque les policiers et Réseau Enfants-Retour n’avaient pas entendu parler de cet enfant.
«Mon fils, Brayden Hudson, est parti ce matin avec notre chien Hank. Il est autiste et a disparu depuis huit heures; si quelqu’un le voit, s’il vous plaît, écrivez-moi», peut-on lire en anglais dans cette publication partagée plus de 1650 fois.

Nouveau dans Facebook
Le Journal a d’ailleurs retrouvé des dizaines de publications frauduleuses dans Facebook, où on annonce que Brayden Hudson avait disparu dans plusieurs régions, tant au Canada qu'aux États-Unis.
Chaque fois, le message et la photo demeuraient les mêmes. Toutefois, les escrocs prenaient le temps de modifier le nom de la ville où l'enfant était recherché.
«C’était un problème qui existait dans MSN ou dans les chaînes de courriels. Mais depuis quelques mois, on voit que c’est revenu maintenant dans les réseaux sociaux», constate la directrice des opérations du Réseau Enfants-Retour.
Mais ce type d’arnaque pourrait-il éventuellement miner la crédibilité d’un organisme comme le sien, où sont partagés de véritables avis concernant des mineurs disparus?
«Ça peut toujours nous causer des problèmes, surtout dans les dossiers où on a vraiment besoin que la publication soit partagée en grand nombre dans les réseaux sociaux pour retrouver rapidement l’enfant», s’inquiète Nancy Duncan.
Prenez garde
Le Centre antifraude du Canada (CAFC) confirme être au courant de cette escroquerie au pays, mais précise n’avoir aucune statistique à ce sujet.
«Le but de ces annonces d’enfants disparus est de motiver les utilisateurs des médias sociaux à les partager en grand nombre. Après un bout de temps, le fraudeur change l’annonce d’enfant disparu contre une annonce publicitaire frauduleuse pour de la marchandise, service, etc.», explique Jeff Horncastle du CAFC, dans un courriel adressé à notre représentant.
M. Horncastle invite d’ailleurs le public à vérifier s’il y a une alerte provenant des policiers locaux pour toute personne disparue, avant de partager un avis.
«C’est important de ne pas partager de l’information qui n’a pas été vérifiée puisqu’on peut mettre tous nos contacts en risque», prévient-il.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se dit aussi au courant du phénomène.
«Vous pouvez regarder le compte Facebook de l’individu qui a publié l’avis de recherche. Si la création du compte en question est récente, qu’il y a peu d’abonnés ou d’amis, une seule photo, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’un faux», avertit le SPVM.
Problème mondial
Notons que ce type de fraude n’a pas seulement lieu au Québec.
Le Journal a trouvé des dizaines de publications de corps policiers aux États-Unis ou encore en Australie, où on dénonce de faux avis de disparition d’enfants ou d’animaux de compagnie.
«On informe les résidents d’une escroquerie nationale dans internet qui est diffusée à partir de comptes de médias sociaux dans le comté de Suffolk. Les détectives ont déterminé qu’un message concernant un garçon disparu, Tyler Griffin, est un canular et qu’il n’y a aucun enfant disparu de ce nom», alertait déjà en novembre 2022 un corps de police de l’État de New York, aux États-Unis.
Comment repérer un faux avis d’enfant disparu dans Facebook?
- Méfiez-vous des nouveaux comptes dans Facebook, où il y a peu d’amis et de publications
- Partagez seulement un avis provenant d’un organisme officiel ou d’un corps de police local
- Recherchez dans internet le nom de la personne disparue avant de partager un avis, pour vous assurer de la crédibilité des informations
Source : Centre antifraude du Canada et le Service de police de la Ville de Montréal