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Priorités Drainville: le 7 chanceux

Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville
Photo d'archives, Stevens LeBlanc Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville

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Jean-François Roberge est arrivé en poste avec un plan sur la gouvernance scolaire et un autre sur la valorisation de la profession enseignante. 12 idées qui tenaient sur une vingtaine de pages.

Jeudi passé, Bernard Drainville nous a présenté ses sept priorités. L’avantage de sa to-do list, c’est qu’elle tient sur un Post-it

Comme l’a écrit Paul Journet, le ministre de l’Éducation sentait le besoin de parler, même s’il ne sait pas encore exactement quoi dire (ici). 

Priorités faciles

Investir dans la formation professionnelle

L’idée de dépenser n’est pas nouvelle. Chaque diplôme compte, et la FP a effectivement besoin d’amour. Il est toutefois dommage que l’autre parent pauvre du système, la formation générale des adultes, n’attire pas autant l’attention. À suivre.

Poursuivre la rénovation et la construction d'écoles

Investir dans les infrastructures est une idée vieille comme le monde. En fait, c’est l’une des grandes jouissances de plusieurs politiciens: passer du temps sur le contenant plutôt que sur le contenu. Vous pouvez être certain que ça se fera.

Priorités recyclées

Rétablir une voie rapide vers le brevet d'enseignement

Disparu au milieu des années 90, on ressuscite le certificat de pédagogie. Une bonne idée, surtout si on mise sur une insertion professionnelle de qualité et une formation continue efficace. À suivre.

Revaloriser l'enseignement du français

En 2008, un comité d’experts a déposé un rapport sur l'apprentissage de l'écriture. À la suite de ce dépôt, le ministère avait alors dévoilé son plan d'action pour l'amélioration du français (ici). Le jour de la marmotte dans toute sa splendeur. Soupir.

Offrir du renfort: des aides à la classe

Des écoles ont mis en place ce projet dès 2019. Il suffit de suivre les braves ayant vaincu l’inertie (ici). Bref, rien de nouveau sous le soleil.

Rendre le réseau plus performant

Un souhait intemporel. Mais de quelle performance parle-t-on au juste? 

L’abolition des commissions scolaires devait décentraliser la prise de décision et rendre le réseau plus performant. Quelle sera la prochaine étape? 

La seule façon d’augmenter la performance du réseau est de mettre celui-ci à l’abri de la politique. On peut rêver.

Priorité du monde des licornes

Des projets particuliers plus accessibles et plus nombreux

Étendre les projets particuliers au plus grand nombre d'écoles publiques ne changera rien à la réalité: «en combinant l'effet du privé et des classes particulières, les classes normales du secondaire sont formées des deux tiers des ados qui sont moins doués ou dont les parents sont moins fortunés. Cette situation est unique au Canada» (ici).

Peu importe l’offre, ces classes afficheront une surreprésentation de jeunes ayant un plan d’intervention et souffriront encore d’une répartition inégale du poids de l’inclusion. Les enseignants de ces groupes auront toujours plus d’élèves en difficulté et des ressources insuffisantes pour répondre à leurs besoins.

Mais bon... comme le 7 est chanceux, je vais mettre la main sur mon Post-it, fermer les yeux et souhaiter une baisse du décrochage des enseignants.

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