23 000 mégawatts additionnels pour alimenter les entreprises: une demande «irréaliste», disent Fitzgibbon et Hydro-Québec
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Le superministre de l’Énergie Pierre Fitzgibbon et Hydro-Québec s’entendent pour dire qu’il serait «irréaliste» de fournir 23 000 mégawatts (MW) additionnels pour répondre à la demande en alimentation des entreprises. À peine la moitié des projets inscrits sur leur liste verront le jour.
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De passage en commission parlementaire dans le cadre du projet de loi 2 sur le plafonnement des tarifs d’électricité, Hydro-Québec a confirmé que les demandes d’alimentation qui lui sont faites (23 MW) nécessiteraient la construction de 13 complexes comme celui sur la rivière Romaine.
«Bien entendu, un tel scénario est irréaliste. Des contraintes techniques économiques et sociales font qu’il ne sera pas possible d’alimenter qu’une fraction des demandes reçues», a expliqué le vice-président à planification des besoins énergétiques d’Hydro-Québec, Dave Rhéaume.
Il faudra donc faire des choix. Une fois le projet de loi 2 adopté, Hydro-Québec ne sera plus dans l’obligation de desservir toute demande inférieure à 50 MW. Avec les modifications législatives proposées, le gouvernement s’accordera le pouvoir de vie ou de mort aux projets de plus de 5 MW, selon certains critères tels que les retombées économiques et les impacts environnementaux.
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Une liste de «cadeaux de Noël»
Dès que le contenu du mémoire d’Hydro-Québec a commencé à filtrer, lundi, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie a prévenu que ce sont plutôt entre 8000 et 10 000 MW qui seront nécessaires pour permettre «au Québec d’atteindre ses cibles de réduction de GES tout en créant de la richesse au cours des prochaines années».
«23 000 (mégawatts), il faut remettre le contexte. C’est un peu la liste des cadeaux de Noël. Moi je pense qu’on va finir avec, probablement 8000-10 000 MW de projets qui vont être faits pour la décarbonation et la création de richesse», a réitéré d’entrée de jeu M. Fitzgibbon, lors d’une mêlée de presse avant l’audition d’Hydro-Québec.
Sur cette liste de demandes totalisant 23 000 MW, on retrouve notamment l’équivalent de 9000 MW destinés à la production d’hydrogène vert, des projets qui ne verront pas le jour. «Ça n’arrivera pas», a laissé tomber M. Fitzgibbon.
Pour répondre à la demande, Hydro-Québec devra malgré tout augmenter sa capacité.
«Nous entrons dans une ère de forte demande et nous devrons augmenter la production d’électricité et ce à un coût beaucoup plus élevé», a signalé M. Rhéaume, devant les parlementaires.
À terme, cela pourrait se traduire par une augmentation des coûts pour les consommateurs ou une baisse de rentabilité de la société d’État, a-t-il laissé planer.