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L'épargne des Québécois a fondu de 37% en un an

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L’épargne nette des ménages québécois, selon les plus récentes données désaisonnalisées, a fondu en un an de 37,4 %, passant de 42,7 milliards de dollars lors du 3e trimestre 2021 à seulement 26,6 milliards $ au 3e trimestre 2022, une diminution de 16,1 milliards $.

Des comptes économiques québécois du troisième trimestre 2022 qu’a publié l’Institut de la statistique du Québec, il en ressort que le taux d’épargne des ménages québécois est ainsi tombé à 8,6 %, soit le plus bas taux depuis le 4e trimestre 2019, juste avant le début de la pandémie de COVID-19.  

À quel facteur attribue-t-on la forte chute de l’épargne en l’espace d’une année ? 

La consommation en cause

En analysant les données du « compte des ménages », on constate que c’est la hausse marquée des dépenses de consommation de ceux-ci qui est grandement responsable de l’importante chute de l’épargne nette.

Les dépenses de consommation des ménages québécois ont augmenté en un an de 26,5 milliards $, soit de 9,54 %. 

C’est donc dire que les Québécois n’ont pas trop lésiné sur la dépense, car cette hausse de 9,54 % dépasse quand même de trois points de pourcentage la hausse généralisée des prix attribuables à l’inflation.

Concrètement, sur l’augmentation des dépenses de consommation de 26,5 milliards $, au moins 18,2 milliards $ seraient carrément dus à l’impact de l’inflation sur le prix des produits et services. 

Restent donc 8,3 milliards de dollars de dépenses supplémentaires qui seraient simplement dus à des dépenses additionnelles en consommation pure et simple.

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Plus de revenus, mais... 

Les ménages québécois se sont partagés en 2022 des revenus bruts de 380,3 milliards $, en hausse de 28,1 milliards de dollars (+8,0 %) sur une année.

Après les transferts d’argent reliés aux administrations publiques (fédéral, provincial), les impôts sur le revenu personnel, les cotisations sociales et autres transferts, le revenu disponible des ménages québécois a atteint les 310 milliards $.

C’est à peine 9,3 milliards $ de plus qu’en 2021 alors que les ménages ont gagné en 2022 un revenu brut supplémentaire de 28,1 milliards $. Autrement dit, il restait en 2022 dans les poches des Québécois seulement le tiers (33 %) des gains additionnels.

L’État très vorace

Que s’est-il passé ? 

Ce sont les administrations publiques qui ont « grugé » la grosse part des revenus bruts additionnels. 

Concernant les transferts d’argent en provenance d’Ottawa et de Québec (pensions, allocations, etc.), les ménages québécois ont reçu en 2022 la somme totale de 70,9 milliards $, soit 5,14 milliards $ de moins qu’en 2021.

D’autre part, les taxes et impôts versés par les Québécois aux gouvernements ont atteint en 2022 les 116 milliards $, soit 13 milliards $ de plus que la précédente année.

En résumé, les ménages ont gagné en 2022 plus d’argent qu’en 2021. Mais ils se retrouvent avec moins d’épargne nette dans les poches, surtout à cause de l’inflation et de l’appétit plus vorace des gouvernements.

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