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[PHOTOS] Absence de réseau cellulaire: elles frôlent la mort et ne peuvent appeler les secours

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La mère d’une étudiante, qui a frôlé la mort dans un accident de voiture en fin de semaine dernière avec des amies, déplore l’absence de réseau cellulaire sur une partie de la route 172 entre Sacré-Cœur et Saguenay.

Juliette Bouchard, qui étudie à Saguenay, rentrait chez elle à Tadoussac, samedi vers 16h, avec trois amies, pour y passer la fin de semaine, lorsqu’elle a fait une embardée sur la route 172. Après quelques tonneaux, leur voiture a atterri dans un profond fossé où il y avait un cours d’eau.  

Par miracle, leur voiture est retombée sur ses roues et les jeunes filles ont réussi à s’en extirper par leurs propres moyens. Deux des quatre filles, dont Juliette, 19 ans, sont étudiantes en technique ambulancière au Cégep de Chicoutimi. 

La voiture conduite par Juliette Bouchard a atterri sur ses roues dans ce cours d’eau.
Photo tirée de Facebook, MIREILLE PINEAULT
La voiture conduite par Juliette Bouchard a atterri sur ses roues dans ce cours d’eau.

 «J’étais supposée avoir mon neveu de 18 mois avec moi cette journée-là dans la voiture», raconte Juliette encore secouée par les événements. 

La perte de contrôle aurait pu être provoquée par la présence de glace noire sur la chaussée, avance-t-elle comme hypothèse. 

Lorsqu’elles sont sorties de l’auto, l’eau avait monté jusqu’à la moitié des portes.  

«Les pompiers nous ont dit que si la voiture était restée sur le toit, probablement qu’elles n’auraient pas été capables de sortir du véhicule. Étant donné que le fossé était profond, personne ne pouvait les voir à partir de la route», a confié la mère de Juliette, Mireille Pineault.  

  • Écoutez l'entrevue avec Mireille Pineault, maman de Juliette Bouchard sur QUB radio :  

En état de choc

Les jeunes femmes ont marché dans l’eau et remonté la pente pour rejoindre la route 172 afin d’appeler des secours, mais il n’y avait pas de réseau cellulaire.  

Elles ont dû attendre qu’un camion s’arrête pour les faire embarquer et les amener à plus de 20 km plus au sud, afin d’avoir accès au réseau, alors qu’elles étaient frigorifiées et en état de choc.  

«Elles ont essayé par tous les moyens de joindre le 911, mais c’était impossible», raconte la mère. 

La conductrice et les passagères ont réussi à sortir par les fenêtres, mais une fois de retour sur la route 172, elles n’étaient pas au bout de leur peine puisqu’il n’y avait pas de réseau cellulaire pour appeler à l’aide.
Photo tirée de Facebook, MIREILLE PINEAULT
La conductrice et les passagères ont réussi à sortir par les fenêtres, mais une fois de retour sur la route 172, elles n’étaient pas au bout de leur peine puisqu’il n’y avait pas de réseau cellulaire pour appeler à l’aide.

D’après elle, l’accident s’est produit au kilomètre 48, soit environ au milieu du trajet (le kilomètre 0 se situe à l’intersection des routes 138 et 172).  

Ce n’est qu’au kilomètre 28 qu’elles ont enfin pu contacter les services d’urgence. Elles ont été prises en charge par les paramédics à partir de cet endroit. Les jeunes filles ont été conduites à l’hôpital des Escoumins où elles ont obtenu leur congé le jour même.  

Zone non desservie

«C’est connu qu’il n’y a pas de réseau sur une distance d’environ 40 km. C’est le stress pour tous les parents dont les enfants empruntent cette route pour aller étudier à l’extérieur», a affirmé Mme Pineault. 

«Si elles avaient été incapables de sortir du véhicule pour quelque raison que ce soit, la fin aurait pu être tragique à cause du manque de réseau cellulaire. Personne se serait arrêté parce qu’on ne voyait pas la voiture le long de la route. C’est ça qui est inconcevable.» 

«On est en 2023 quand même. On va sur la Lune et on reste en communication et on ne peut pas l’avoir entre Sacré-Cœur et Chicoutimi? Quand il y a eu le G7 à la Malbaie en 2018, les gouvernements ont déployé 15 M$ dans le temps de le dire pour améliorer le réseau cellulaire pour Donald Trump. Ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent pas», a dit Mme Pineault. 

Réactions

Une partie de la route 172 se situe sur le territoire de la MRC de la Haute-Côte-Nord. 

«On a une quarantaine de kilomètres sur la route 172 qui est sans couverture cellulaire. Même pas les services d’urgence. On a aucun signal de rien», reconnait Marylise Bouchard, agente aux communications de la MRC de la Haute-Côte-Nord. 

«Le gouvernement nous a fait des annonces pour avoir une couverture cellulaire complète à travers la province, (...). Ça devrait probablement avancer au cours des prochaines semaines, des prochains mois, mais c’est long», a-t-elle ajouté. 

«Il ne faut pas oublier que sur la Haute-Côte-Nord même, on a encore des territoires qui n’ont pas accès à la couverture cellulaire, ni à l’internet haute-vitesse, alors que pourtant, nous sommes sur des territoires municipalisés (...). Il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté-là», a dit Mme Bouchard.  

Le préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, Gérald Savard, déplore de son côté ce qui est arrivé. Il compte demander au gouvernement de prioriser cette route. Au cours de la dernière campagne électorale, la CAQ s’était engagée à compléter la couverture cellulaire du territoire québécois d’ici 2026.

«À partir de cet accident, on va adopter une résolution pour prioriser cette route de Saguenay à Tadoussac. C’est un non-sens qu’il y ait des zones non desservies», a-t-il réagi.

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