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Polluants dans l’air de Limoilou: la responsabilité de tous, dit Marchand

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La pollution atmosphérique dans Limoilou et la Basse-Ville de Québec est l’affaire de tous et non d’un «seul coupable», selon le maire Bruno Marchand qui invite tous les acteurs concernés et les citoyens à s’impliquer pour améliorer le bilan. 

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En point de presse, mardi après-midi, le maire de Québec a pris sa part du blâme et a refusé de pointer du doigt les autres responsables des émissions polluantes, identifiées dans un rapport de plus de 1200 pages du Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques.

«Le rapport nous dit quoi ? De façon générale, la qualité de l’air dans les milieux urbains s’améliore. Elle s’améliore par contre toutefois moins vite dans Limoilou-Basse-Ville qu’ailleurs à Québec», a-t-il résumé.  

«Si vous lisez bien le rapport, vous allez vous apercevoir que nous sommes nombreux à avoir une part de responsabilité. La Ville de Québec va assumer ses responsabilités et elle va être très proactive», a-t-il insisté, disant avoir déjà identifié une quarantaine de pistes de solutions.  

Selon le maire et la responsable de la qualité du milieu Marie-Josée Asselin, la Ville de Québec est déjà sur la bonne voie, mais il y a encore du chemin à faire. Et elle le fera, promet-il. Le nouveau centre de biométhanisation permettra d’améliorer la combustion de l’incinérateur, dans lequel les investissements majeurs se poursuivront. 

La Ville mise sur le tramway, un «élément important» du virage déjà amorcé. Elle continuera d’accroître sa flotte de véhicules électriques et hybrides. Elle compte planter 130 000 arbres d’ici 2029, ramasser la poussière de façon plus optimale lors du nettoyage des rues, être plus proactive pour annoncer les alertes au smog et continuera, jusqu’en 2026, à subventionner le remplacement de vieux poêles à bois qui émettent des particules fines. 

«La Ville est déjà en action sur de nombreux éléments et ce qu’on trouve dans le rapport vient nous conforter dans ces alignements et les décisions qui ont été prises. Est-ce qu’on peut faire mieux et plus? Bien entendu», a déclaré Mme Asselin, sans se défiler. 

Les citoyens interpellés 

Les citoyens contribuent cependant eux aussi de façon importante à la pollution avec le transport routier et les poêles à bois non conformes, rappelle le maire.  

«Comme citoyens, on va avoir des choix à faire si on veut être partie prenante de la solution (...) Les solutions doivent être nombreuses et on doit tous se sentir concernés pour améliorer la qualité de l’air.» 

«L’action qui aurait le plus de capacité de porter des fruits, c’est la mobilité. C’est à ça qu’on travaille comme ville, a-t-il ajouté.C’est facile d’identifier un coupable (...) mais si on a vraiment à cœur d’améliorer la qualité de l’air, personne ne peut s’en laver les mains.» 

Des actions réclamées au Port 

Le maire a également refusé de lancer la pierre au Port de Québec, même si le rapport indique que les activités de manutention de tout solide en vrac devront être effectuées avec un « meilleur contrôle des émissions fugitives de matières particulaires », comme le nickel.  

«Le Port a une profonde volonté de collaborer, je la sens», a indiqué M. Marchand. «Mario Girard s’est engagé à faire mieux et j’ai pleinement confiance en lui.» 

Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, affirme que le Port «n’aura pas le choix» de revoir ses pratiques «sans quoi il ne réussira pas à avoir l’adhésion de la communauté.»  

«La Ville ne peut plus passer à côté, elle doit être ferme et exiger du Port de Québec que leurs activités soient sous couverts», a renchéri la conseillère de Limoilou et cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, par voie de communiqué.  

«Le Port de Québec est conscient que la communauté est préoccupée et compte appuyer l’entreprise Glencore pour maintenir de bonnes pratiques et l’amélioration continue des conditions d’opération», a réagi la direction du Port en fin d’après-midi.  

«Comme mentionné dans le rapport, de nombreuses améliorations ont été apportées au cours des dix dernières années. La fermeture complète des cales de navires lors du chargement/déchargement est d’ailleurs en cours d’analyse par l’entreprise et des solutions innovantes sont en développement», a-t-on précisé.  

Troisième lien au centre-ville 

Enfin, selon Québec d’abord et Transition Québec, le maire Marchand doit une fois pour toutes se commettre sur le troisième lien. Les deux partis d’opposition redoutent les impacts de ce projet sur les émissions polluantes si la sortie du tunnel aboutit, comme prévu, au centre-ville.  

«J’invite le maire à être le plus clair possible sur ce qu’il pense du troisième lien. Un lien qui sort au centre-ville, on est contre puis on va continuer d’être contre et le rapport sur la qualité de l’air nous amène dans la même direction. Le fardeau de la preuve revient au gouvernement et il tarde à être rencontré», a martelé Claude Villeneuve.  

«Le rapport démontre clairement qu’il faut réduire de façon drastique la circulation automobile et le camionnage dans nos quartiers centraux. J’y vois également un appel au maire pour qu’il se positionne contre tout projet qui irait à l’encontre de ce principe, tel que le troisième lien», a ajouté Jackie Smith. 

Bruno Marchand a reconnu que l’enjeu le préoccupe, mais comme il le fait systématiquement, il a renvoyé la balle au gouvernement du Québec qui pilote le projet. «C’est au gouvernement de nous faire la preuve. Pour moi, l’objectif, c’est qu’on ne travaille pas à contresens d’une situation qu’on veut améliorer et qu’on viendrait, par un projet, complètement détériorer. Il faut qu’ils nous fassent la preuve de ça.»  

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